Bienvenue sur le blog du gars Yoyo sur son vélo !

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dimanche 12 décembre 2010

BELIZE CUMPLE YOYO

Salut tout le monde,

Ça commence à faire une moment, non ?

Alors, je vous avais laissé bien jeune (35 ans à peine...), du côté de Miami et je vous retrouve bien plus vieux (36 ans bien tassé) là au Guatemala, au bord du lac de Peten. Bref, il s'en est passé des choses depuis 2 semaines.

L'action se situe donc le jeudi 25 novembre 2010. Ici, aux Etats-Unis, c'est (probablement) la plus grosse fête de l'année, encore plus que Noël entends-je parfois dire : Thaksgiving. Bien sûr, la plupart d'entre vous le savent mais pour ceux qui l'ignorent ou l'ont oublié, c'est un peu le moment pour nos amis les ricains (qui, rappelons le, tel Michel S. dans son premier tube, s'ils n'étaient pas là nous serions TOUS en Germanie...) de remercier la nature, Dieu, les amérindiens de la région de Plymouth (que je visitai, jadis, il y a 2 mois...) pour la première récolte de leur établissement colonial en 1621-22. Même à Miami, qui n'est pourtant pas la ville la plus zétazunienne du pays, ça à quand même l'air d'une sacrée affaire cette histoire...

Le matin, avant de recevoir les invités, Glen m'emmène voir le club de sport auquel Heather et lui sont inscrits car il se situe dans une espèce de bâtiment historique super joli avec une immense piscine. 



Il m'explique qu'il y a quelques temps il a vu coups sur coups les deux frères du précédent (et toujours un peu le chouchou des français et du reste du monde) président des Etats-Unis, GW Bush. En effet, rappelez vous, L'élection truquée de 2000 avec les bulletins à recompter... Mais non, pas Tiberi, ça c'est chez nous, dans notre démocratie à nous... Eh bien c'était bien en Floride dont Jeb Bush, le frère du sus-nommé George W. était le gouverneur. En fait, ce centre de sport est en même temps un truc hyper select et en même temps un truc ouvert aux gens normaux comme Heather et Glen... C'est bizarre mais c'est comme ça... Quoiqu'il en soit, après avoir vu passer devant mes yeux ébaïs à même pas 10 mètres le cortège présidentiel de l'actuel président (c'était fin octobre à Washington, je vous ai pas raconté ? ;-), me voici en presence, tout dégoulinant de sueur dans son T-shirt rouge (serait-il communiste ? meuh non, ici le rouge est la couleur des républicains), de Môssieur l’ex-gouverneur de Floride et toujours frère du precedent maître du monde. Ça vous fait une bel jambe, eh ben pas autant qu’à moi… Hé ! Hé ! déjà 7000 Km. au compteur les enfants, alors au niveau jambe…

Une fois rentrés à la maison, je veux dire chez Glen et Heather, les invités arrivent et je passe avec eux un excellent Thankgiving. Il faut dire que le niveau est plutôt correct. Il s'agit principalement de profs de fac, des collègues d'Heather qui, elle, est en quelque sorte responsable de l'UFR de Français de l'Université de Miami.

Le lendemain je reprends la route avec pour objectif d'atteindre Key West, à 260 Km. de là en deux jours. Si le vent continue de soufller dans le même sens que les jours précédent ça devrait le faire facilement.La sortie de Miami est un jeu d'enfant car j'emprunte une piste cyclable le long d'une route spécialement dédiée aux bus. Je m'avale comme cela les 45 premiers kilomètres qui m'amènent à l'entrée des keys. Mais que sont les "keys" vous demandez-vous plein de bon sens ? Eh bien il s'agit de petites îles non montagneuses, toutes plates, un peu comme des bancs de sable, souvent tout en longueur, et que l'on trouve en pagaille dans les Caraïbes. En espagnol on dit : "cayo" et en français je ne sais pas... Il y en a toute une tripotée depuis la pointe sud de la Folride et qui s'étend vers l'ouest, vers l'intérieur du golfe du Mexique, jusqu'à Key West. Et vous savez quoi ? Ils ont construit une route et des ponts jusqu'au bout, jusqu'à Key West, sur environ 200 Km. C'est quand même impressionant.

Bon, globalement, la première journée n'est pas renversante car l'on ne voit presque pas la mer, à par lorsque l'on franchit un pont, mais il y en a peu et les keys sont très longs et très rapprochés les uns des autres. Enfin, c'est quand même sympa, d'autant que le vent est au rendez-vous de mon dos... 



Je plante la tente derrière un tas de pièges à poissons pour ne pas être découvert, sur West Cumberland Key, et m'endort tranquillement. Il faut dire que les keyx ne font parfois que quelques mètres de large et qu'ils se résument de plus en plus à mesure de ma progression vers l'ouest, à une route bordée d'un peu d'herbe et de palétuviers ou autres arbres humides... Je suis donc plutôt content d'avoir trouvé un endroit pour camper sauvagement... D'autant que vous l'imaginez, les prix sur les keys sont hors d'eux-mêmes...

Le lendemainm c'est beaucoup plus cool. Il fait plus beau qu'hier, les ponts s'allongent et j'arrive rapidement au "7 miles bridge", qui, surprise, mesure 7 miles (environ 11 kilomètres). L'avantange c'est que, une fois n'est pas coutume, je fais un peu du vélo au milieu de la mer... 



J'en profite pour filmer et photographier une raie aigle magnifique 



et quelques pélicans et autres plumidés... (je suis quasiment sûr que ce mot n'existe pas, mais si c'est le cas, je pense qu'on devrait le ratifier...).



 Je prends en outre quelques photos d'iguanes dont un joli tout orange...




Et puis, finalement, vers 17 H j'arrive enfin à Key West. Il faut dire que mon but était d'arriver AVANT le coucher de soleil pour pouvoir y assister car c'est là l'intérêt majeur de l'endroit.

Bon, les keys c'est joli, les ponts sont impressionnants, les raies sur le côté... des ponts bien sûr... (désolé, il fallait que je la fasse avant qu'un Nicolas Zwirn ou autre hongrois du même acabit ne s'empresse de la faire...), pareil, super tip-top, mais, franchement, le fameux "plus beau coucher de soleil du monde" (j'aurais dû me méfier encore plus que cela), il valait pas tripette. L'endroit... Que dis-je ? Qu'écris-je, THE endroit où l'on peut observer le phénomène quotidien est littéralement gavé de touristes (moi compris... snif), ce qui gâche un peu le plaisir. Peut-être n'ai-je pas eu de chance ce jour là, mais je l'ai trouvé bien banal moi ce coucher de soleil.



Je repars donc de Key West un peu déçu par le coucher de soleil et de ne pas avoir trouvé un lieu où dormir pour pas trop cher. Je suis maintenant inscrit sur www.warmshowers.org, un site qui mets en relation des voyageurs à vélo (c'est moi :-) et des gens qui sont prêts à héberger des voyageurs à vélo. J'envoie un mail, trop tardif pour avoir une réponse, à un gars de Key West et me retrouve à 23H , après avoir attendu la réponse 3 heures au Mc Do (ouhhhhh !), à devoir chercher un endroit où poser ma tente. Je ressors donc de Key West et parcours une dizaine de bornes avant de me tenter dans un endroit improbable en bordure de la route principale, sous un ancien panneau publicitaire.



Le lendemain, mon but est de rentrer sur Miami en une journée en combinant vélo-stop (ouim je ne compte pas me retaper les 260 Km en sens inverse et CONTRE le vent) et vélo tout court. Le stop fonctionne bien jusqu'à ce qu'il ne fonctionne plus, c'est à dire en début d'après-midi où je suis encore à une centaine de bornes de Miami. Heureusement, et le malheur des uns fait le bonheur des autres, un accident se produit... Je dis heureusement car le bouchon qui s'ensuit voit s'immobiliser devant moi un bus qui se rend dans ma direction et qui me permettra de choper un autre bus à Florida City pour Miami. Je prends donc ce bus et enchaîne avec le bus de Florida City.

Dans ce bus il m'arrive un truc pas banal. En effet, un petit vieux avec une tête bizarre, s'asseoit près de moi et commence à fouiller dans son portefeuille. Or, que vois-je dans le dis portefeuille ? Une photo du Che. Mais pas n'importe laquelle. Il s'agit de l'une des deux dernières photo du Che vivant. Ma curiosité étant plus qu'attisée par la présence de cette photo dans le portefeuille d'une personne de la génération du Che j'engage la conversation en lui demandant pourquoi il a cette photo avec lui. La réponse me prend par surprise, c'est le moins que l'on puisse dire. En effet, il m'explique que c'est parce que c'est lui, sur la photo, à gauche du Che. Il me dit qu'il fait partie des gens qui l'ont attrapé. Je lui demande s'il est bolivien (car ce sont des unités de "bérets verts" boliviens formés par les ricains, qui s'ils n'étaient pas là... qui ont capturé le Che est ses hommes) mais il me réponds qu'il est cubain et qu'il y avait des des cubains parmi eux, ce qui est avéré.

Bon, sur la photo il a 43 ans de moins, donc je n'arrive vraiment pas à être sûr que c'est vrai ou si c'est tout simplement du pipeau... Il me montre sa carte de militaire avec une photo de lui bien plus jeune et c'est vrai que la ressemblance est plus marquante avec la photo du Che... Quoiqu'il en soit, je continue de lui poser des questions et lui de me répondre. Il me dit qu'il a longtemps travaillé pour la CIA à travers l'Amétique Latine. Il me confirme également qu'aujourd'hui, malgré tout, il vit très chichement à Miami. Je lui demande alors ce qu'il pense aujourd'hui, avec le recul, de ce moment "historique" et de son implication dedans. Il m'affirme alors plein de vigueurs qu'il est enchanté d'avoir participé à ça et que le "meilleur" moment fut l'exécution du Che.

De mon côté les choses s'embrouillent un peu dans ma tête. voilà que j'ai une conversation, et même sur un mode plutôt chaleureux, avec un gars qui non seulement déteste le Che, mais, en plus, à probablement (si son histoire est vraie) participé à sa capture et est donc, en partie, responsable de sa mort. Et même s'il n'était à l'époque qu'un militaire aux ordres, il était en parfait accords avec eux. Malgré tout, je n'arrive pas à le mépriser (comme je l'aurais surement fait il y a une dizaine d'années) ni à le haïr et vouloir qu'il se fasse renverser par un vélo surchargé de sacoches rouges peu aprè sa descente du bus... Il faut dire qu'aujourd'hui, c'est un papy de 83 ans, souriant et gentil avec moi...


J'ai vraiment l'impression que je veillis moi...

Bon, je rentre et retrouve Glen, Heather et Willie (le chien de la maison) et leur raconte mes aventures des 2 derniers jours. Le lendemain est une journée consacrée à l'empaquêtement de mon vélo car demain c'est l'avion pour Cancun.



Et demain, nous y voici d'ailleurs. L'avion part de Fort Lauderdale et c'est donc Glen qui, pour parachever la gentillesse, m'emmène en voiture jusqu'à l'aéroport (peut-être veut-il être certain que cette fois-ci, je m'en vais pour de bon, pas comme lorsque je suis parti sur les keys pour revenir le surlendemain...;-).


L'enregistrement, que je redoutais, tout comme le vol, se passent sans encombre (seulement 30 USD en extra pour le vélo, le tout sur un billet valant à peine 113 USD à la base). Mon pliage du vélo façon Yoyokiveupakonluirefuzelembarkement a fonctionné une fois de plus. Et, après 1H40 de vol, me voici à Cancun.

Je rejoins le centre ville sous une chaleur et une protection policière oppressante. Il faut dire que le gratin de l'écologie mondiale s'est donné rendez-vous en même temps que MOI (les re-lous...) à Cancun. Résultat les auberges pas chères sont pleines et je galère pour trouver un lit. Heureusement, j'y parviens en fin d'après-midi.

Bon, Cancun la ville, c'est môche, disons-le. Cancun la zone hôtellière c'est môche aussi mais plus moderne. C'est modernement môche... Bref, je reste une journée de trop, pour me donner le temps de planifier un peu ce qui va venir, et je repars vers le sud, en direction de Tulum. C'est à 150 Km mais le vent, toujours lui, mon ami du moment, me propulse à la vitesse moyenne de 26,3 Km/h jusqu'à Tulum. Sur place, j'emménage dans le dortoir d'un hostel plein de backpackers... A y est (comme ne dirait pas Ronald, de La Gargote), me voici revenu 10 ans en arrière, lorsque je backpackais moi-même à travers l'Amérique du Sud et découvrais ce spécimen très étrange d'une branche de l'humanité, bien (trop) souvent anglo-saxonne et noctambulo-alcoolique... Quoiqu'il en soit, l'hostel est sympa et il est tout près des ruines de Tulum. Eh oui ! Parce que Tulum, on y vient principalement pour les ruines et la plage.

Le lendemain matin je me rends donc sur le site des ruines qui sont, avant même leur beauté esthétique, surtout très bien situées. Le parc archéologique n'est pas immense et j'en suis sorti rapidement.


Je profite du reste de ma journée pour me relaxer un peu à la playa



photographier les jolis oiseaux bleu et noir



et jouer avec le Téjon dans la cour de l'Hostel.


Comme Chichen Itza n'est pas très loin (150 Km), mais comme ce serait un GROS détour pour moi, je décide d'aller visiter ce site Maya majeur en excursion organisée. Globalement ça se passe bien. Bien sûr le guide dans le bus parle trop (au micro), mais en plus, il est atteint d'une mailleflenndite aigüe qui lui fait pronnoncer les mots "my friends" dans environ une phrase sur trois lorsqu'il s'adresse aux touristes en anglais... C'est juste insupportable... Lui, j'ai envie de le faire taire... y compris par des moyens illégaux... Non, je plaisante. Mais l'une de mes 2 voisines de derrière, des luxembourgeoises, elle, a peur des conséquences d'un passage à l'acte. Elle demande à sa copine de lui trouver un bon avocat luxembourgeois si, par malheur, elle n'arrive pas à se retenir d'occire notre guide.

Nous nous arrêtons d'abord dans un Cenote. Il s'agit de formations géologiques typiques du Yucatan, si j'ai bien compris, et qui sont, en gros, de gros trous avec de l'eau au fond. C'est beau et l'on peut s'y baigner.

 
Il en a plusieurs milliers dans la région.

La visite du site de Chichen Itza à proprement parler ne commence qu'après le repas du midi.



Cette fois-ci, nous sommes gâtés au niveau de notre guide. Il est tout simplement excellent. Bon, je ne vais pas vous refaire la visite, mais, franchement, ça vaut le coût. Et voici en prime l'artisanat local...




Retour à l'hostel à la tombée du jour pour ma dernière nuit sur place. Le lendemain je repars assez tôt pour une semi-étape de 56 Km. Je vais à Punta Allen qui, comme son nom l'indique assez clairement en espagnol, se situe à la pointe de quelque chose. Ce quelque chose c'est une bande de sable très très longue qu'une route... oups ! Pardon les routes... Qu'une piste toute défoncée parcours jusqu'à Punta Allen.



Heureusement, je suis en vélo. Et s'il faut trois heures à une voiture pour rallier Punta Allen à Tulum, il ne me faut qu'une demi-heure de plus, rapport au fait que la piste est vraiment en mauvais état.

Bref, je suis à Punta Allen en début d'après-midi mais ne profite pas vraiment de la plage sur place car je cherche un endroit où me tenter. Je trouve finalement un endroit assez cher et y passe la nuit. Ceci dit, la vue depuis la tente le lendemain matin justifierait presque le prix...




Le lendemain matin j'attends jusqu'à midi pour voir si d'autres touristes ne viendraient pas faire un tour pour aller voir les dauphins. Avec un peu de chance je pourrais me joindre à eux... Malheureusement, j'attends pour rien. Je repars donc de Punta Allen en traversant l'embouchure de la rivière sur une barque de pêcheur



et entame les 70 Km qui me séparent de Felipe Carillo Puerto, l'endroit où je pense pouvoir trouver un endroit bon marché où dormir. Le passeur m'avais prévenu qu'à environ 1 Km de la rive se trouve une sorte de petit trou d'eau avec un alligator dedans. Ça ne rate pas. Le bestiaux (une belle bête d'ailleurs, son bon mètre cinquante...) est au rendez-vous.



Je m'arrête évidemment pour quelques clichés et repars un peu déçu qu'il ne soit pas sorti de l'eau et de ne pas avoir pu faire une photo trop genre l'aventurier avec le croco près de mon vélo... M'enfin...

Mon itinéraire du jour commence à travers des marécages



et se poursuit à travers la forêt, sur une piste pas top mais tout de même mieux qu'hier... En fin de journée, peu avant d'arriver, je croise des chauve-souris que je parviens à photographier, ce qui n'est pas évident évident...



Enfin, j'arrive en ville et trouve un taudis pour 50 pesos, soient, environ 3,03 €. Je dis taudis car les toilettes sont DANS la chambre. C'est un mur pas plus haut que moi, fermé par un rideau, et avec les toilettes sales derrières. C'est un peu comme dormir dans des toilettes de pub anglais, mais sans la musique...


Pour pouvoir survivre à la nuit qui s'annonce parfumée, j'achète un bidon de détergent et nettoye moi même cette horreur. Le résultat est à la hauteur des mes espérances et même si ça ne sent toujours pas la rose, au moins, ça ne pue plus le pipi moisi...

Je fait un tour sur la place centrale, le parque municipal ici, (au Pérou et au Chili ce sont les "plazas de armas") et m'aperçois avec bonheur que la municipalité a installé un signal WIFI géant, qui couvre plusieurs rues, afin que les gens, surtout les jeunes, les étudiants, puissent avoir accès à Internet. Et, de fait, il y a là une ribambelle d'adolescents, branchés au mur du centre culturel qui jouxte la place, et qui naviguent tranquillement sur le net. Voilà une initiative que je qualifierais, pour ma part, d'excellente ! D'autant que j'en profite moi-même pour faire mes petites affaires... ;-)

Le lendemain, malgré un peu de fatigue et un vent pas toujours docile, je parcours encore 130 kilomètres pour arriver à Bacalar. Il s'agit d'une ville balnéaire dont l'activité est centrée sur le lac de Bacalar. Perso, même si j'aime bien les lacs, je n'y vois pas un intérêt exceptionnel et Bacalar n'est pour moi qu'une ville-étape où je trouve un hostel beaucoup mieux qu'hier pour à peine plus cher (70 pesos au lieu de 50). En plus, les gens qui le tiennent sont sympas.

Et voilà que le jour suivant je repars en direction de la frontière avec Bélize. J'y arrive assez rapidement en fin de matinée et la passe sans problèmes.


Ceci dit, ce n'était pas gagné... On ne peut jamais prévoir la réaction d'un officier de l'immigration quand on le réveil pendant la sieste du matin...

Quoiqu'il en soit, me voici au Bélize. Je trace ma route en direction de Corrozal, une ville côtière à environ 15 bornes de là. Comme c'est mon anniversaire aujourd'hui, eh oui, 36 balais, je décide de faire seulement une demi-étape et rester à Corrozal. En y arrivant je croise Carlos, un sosie de Pascal Légitimus, qui m'indique un hostel parfait pour moi.

 
Je me balade dans les rues et prends un peu la température de ce gros village (ou petite ville, ça dépend du verre à moitié vide ou à moitié plein...). Ça m'a l'air plutôt tranquille comme endroit ici.

Et puis paf ! Alors que rien ne le laissait prévoir, il m'arrive une merde... Euh, pardon... une couille... C'est pas bien de dire des gros mots... Mon Archos m'échappe des mains et tombe sur le sol. Eh ben, vous savez quoi ? La combinaison de ma maladresse, de l'attraction terrestre et des graviers sur la route n'est pas du meilleur effet sur un écran d'Archos. Bref : l'est cassé. Pour mon anniversaire j'aurais pu essayer de gérer un peu mieux... Imaginez : plus de musique, plus de podcasts (comment je vais fair moi pour rentrer plus intelligent moi ?), plus de GPS pour les plans cartes galères, plus d'Internet autonome (maintenant ce sera les cybers kikoutelapoduku) et plus de Google maps pour me la pêter tous les 2 jours au moins sur Face de Bouc... Bref, vous l'aurez compris : c'est la louze. Bien sûr, l'on est en période d'anniversaire, surtout pour moi, et ce pauvre John Lennon... et des milliers d'entre vous ont déjà probablement eu l'idée de faire des dons en centaines d'euros sur mon compte Paypal (YoyolaKCsonArchos@Cvraimentro.com) mais je ne peux pas accepter que ce soit vous, mes fidèles milliers de lecteurs de ce post presque bi-hebdomadaire qui payiez pour mes maladresses... D'autant que j'avais eu la bonne idée de souscrire une garantie pour la casse...

Bon, heureusement, ce n'est que du matos... Mais enfin, c'est quand même chiant.

Je repars donc SANS musique le lendemain en direction de Belize city, la capitale économique du pays avec dans l'espoir d'y arriver avant les derniers bateaux pour Cayo Caulker (encore un "key"). Comme il y a quand même 145 bornes, c'est pas gagné d'avance. En plus, je dois emprunter une piste au milieu des cannes à sucre sur environ 30 Km ce qui n'arrange rien en terme de vitesse.


Malgré tout, le vent commence à me pousser en fin de matiné et j'arrive finalement sur Belize City à 17H10. Le dernier bateau étant à 17H30 on peut dire que c'était juste...

Le bateau met une quarantaine de minutes pour arriver sur Cayo Caulker. Cayo Caulker c'est un cayo de quelques kilomètres de long sur, en moyenne, une centaine de mètre de large. Il est coupé en deux depuis l'ouragan Harriet de 1961. C'est LE cayo des backpackers par excellence car il est moins cher, toutes proportions gardées, que les autres cayos de la région. L'eau y est d'un bleu magique et c'est un paradis pour la plongée avec ou sans bouteille (snorkelling, pour les non-initiés).



Je campe dans la cours de l'auberge Bellas,


repère de backpackers Anglais, Espagnols, Français, Suisses, Israëliens, Hollandais, Américains, Canadien, etc. Je croise un couple de français qui me donne 2 information capitales. La première : il y a un alligator en liberté juste de l'autre côté de l'auberge, par rapport à là où j'ai planté ma tente. En fait, la mangrove vient jusqu'ici et l'alligator (un petit machin d'environ 1 mètre) s'est trouvé une planque tranquille sous les palétuviers.


La deuxième info concerne les tours de snorkelling. Ils me recommendent celui qu'ils ont fait la veille et que je ferai demain.

En effet, pour la modique somme de 75 dollars de Bélize (30 €) je m'en vais, aujourd'hui, lendemain d'hier et veille de demain, parfaitement, sur un bateau en compagnie de 2 allemands francophones et 2 finlandaises nokkiaphone.... (hohoho), nos deux guides plus alvin, le petit stagiaire. C'est pour me consoler de mon Archos et pour me faire tout de même un petit cadeau d'anniversaire...

Nous nous dirigeons d'abord vers un premier endroit où nous plongeons pour voir la barrière de corail (la 2ème plus longue du monde selon les guides touristiques et les posters partout ici...). Ceci dit, Mark, l'un de mes deux camarades germains (que si les ricains n'étaient pas là on serait tous chez lui...) me montre une forme assez longue, d'environ 2 mètres de long, qui se planque sous du corail. Il s'agit en fait d'un requin nurse, comme nous l'expliquera un peu plus tard notre guide Steve. Sur le moment nous ne savons pas qu'ils n'attaquent, en théorie, pas les hommes, et nous ne sommes pas rassuré. Je propose que l'un d'entre nous aille lui tirer la queue, pour rigoler, mais, apparemment, personne n'a vraiment envie de rigoler ... :-)

Bref, nous remontons dans le bateau et poursuivons notre route vers le deuxième endroit de plongée. Cette fois-ci nos guide donnent à manger aux poissons et notamment aux requins nurses qui pullulent autour du bateau.

 
Nous décendons ensuite dans l'eau et une bonne grosse raie arrive sur le côté (hohoho ! bis ;-), et vient directement manger dans la main du guide. Les autres ont relativement peur des plongeurs, mais celle-ci semble presque adoptée. En tout cas, elle connait manifestement Jimmy, le deuxième guide. Nous nageons ensuite parmis les raies et les requins qui sont assez timides et ne se laissent pas approcher à moins de 3 ou 4 mètres. Ce sont tous des petits formats, entre 80 cm et 1,50 m.

Le troisième endroit où nous nous rendons est le coin des tortues. Elles sont également au rendez-vous et c'est un vrai plaisir de les voir brouter les algues des fonds marins et remonter régulièrement respirer à la surface. Cette fois les consignes sont très strictes, il ne faut en aucun cas essayer de les approcher de trop près car l'on pourrait les effrayer et elle pourrait éviter de remonter à la surface et finalement se noyer. Quel comble pour des tortues marines...

Puis, nous rentrons en fin d'après-midi après une excellente journée qui aura rempli toutes ses promesses.

Le jour suivant, je quitte Cayo Caulker au petit matin pour me rendre de nouveau à Belize City, par le bateau, afin de prendre rapidement la route pour San Ignacio, à 120 Km de là, avant de passer la frontière guatemaltèque (c'est un mot qu'on ne place pas très souvent, vous avez remarqué...?). Le vent est encore mon ami et je suis rapidement aux abords de Belmopan, la capitale, avant de poursuivre à travers de nouveaux paysages de collines (finies les plaines marécageuses du Yucatan ou du nord du Bélize...) pour finalement atteindre San Ignacio en fin d'après-midi.

J'y passe la nuit et repars le lendemain en direction de la frontière. Une fois de plus, ce n'est qu'une formalité et me voici en route pour El Remate, petit village au bord du lac Peten à partir duquel je me rendrais demain aux ruines de Tikal. Les paysages commencent vraiment à changer et c'est super agréable même si les montées et descentes s'enchaînent à un rythme canadien.

Me voici donc à El Remate d'où je vous écris ce post.

Après Tikal, je me dirigerai toujours vers l'ouest, à nouveau vers le Mexique, le Chiapas, pour aller voir les ruines de Palenque et redescendre ensuite vers le Guatemala et le Honduras... Mais je vous raconterai cela la prochaine fois...

A bientôt... Et continuez à donner de VOS nouvelles.




mercredi 24 novembre 2010

CHEZ DES AMIS À MIAMI... désolé...

AS : Non, vraiment, je suis désolé pour le titre mais je peux pas résister, les jeux de mots pourris c'est plus fort que moi... Il faut dire que je suis allé à bonne école puisque j'ai fréquenté les membres de La Gargote pendant plus de 3 ans... Enfin...

Salut salut,

Je vous avais laissé à Atlanta, chez Becky et Stephen . Mais qui sont Becky et Stephen. Comme il me semble l’avoir déjà mentionné, Becky est la sœur d’Erin, elle-même la femme de Fred, lui-même le frère de Cécile, elle-même ma meuf. Stephen est le mari de Becky, ce qui, grammaticalement parlant est plus simple…

Ils vivent à Canton, pas en Chine, à environ 60 Km au nord d’Atlanta. C’est une famille américaine assez typique… des films ou séries télé… Ils ont deux enfants, deux voitures, une grande et jolie maison dans un quartier résidentiel en grande banlieue d’une grande ville


 et ils passent beaucoup de temps le matin et le soir dans les embouteillages pour se rendre et repartir de leur boulot. En plus, et cela ne gâche rien, ils sont très très sympas. Kaythlyn, leur petite fille de 3 ans et demi est toute mignonne


 et Bennett, leur petit garçon, serait un ange s’il n’était pas insomniaque et vocalement surdéveloppé… Non, je plaisante… De toute façon, quand je dors, à part 10 bonnes heures de sommeil, il n’y a pas grand-chose pour me réveiller…


Quoiqu’il en soit, Stephen s’attache mon amitié et ma reconnaissance éternelle dès le soir de mon arrivée chez eux en me cuisinant un de ces énormes steaks dont les américains ont le secret. Le lendemain, c’est repos, triage des photos et rédaction du précédent message de ce blog.

Le jour suivant, je m’en vais visiter un peu Atlanta. Les deux attractions touristiques de la ville que je ne veux pas manquer sont, par ordre d’importance évident :

1) Le monde de Coca-Cola

2) Le Martin Luther King Jr Center

Je passe donc une bonne heure et demie dans ce bâtiment ultra moderne, aux normes écologiques vertueuses (vertueusement mises en avant) à la gloire du Coca et de la Coca-Cola Company. C’est intéressant et parfois même assez drôle, notamment dans les salles de projections en 3D ou non (les sièges remuent et on vous asperge d’eau au moindre prétexte) où l’on nous montre différentes campagnes de pubs à travers les décennies.


Je me rends ensuite au Martin Luther King Jr Center. C’est une sorte de musée géré par les rangers, donc probablement un parc national, à la mémoire du combat des noirs pour les droits civiques à travers les années 50 et 60, centré en particulier sur Martin Luther King.


C’est un peu plus intéressant que Coca-Cola mais, curieusement, ça attire beaucoup moins de monde… Je passe voir la maison natale du gars Martin, sa tombe (à 2 rues de là, pas chiant le bonhomme…).

Le quartier à été préservé pour montrer comment c’était à l’époque de la jeunesse de MLK. C’est tout mignon, mais je ne suis pas certain qu’ils avaient Internet dans ces petites maisons de bois…


 Je quitte ensuite Atlanta en passant, sans le faire exprès, par les coins huppés de la ville, et je constate sans surprise qu'ici non plus ce n'est pas la crise pour tout le monde.

Je repars le jour suivant en remerciant très cordialement mes hôtes pour le superbe accueil qu’ils m’ont offert. Aujourd’hui encore il fait très beau. Cela fait au moins 5 ou 6 jours que je n’ai pas vu un nuage… C’est plutôt bon signe… Je contourne Atlanta par l’ouest avant de bifurquer vers le sud-est. Le vent est avec moi et j’avance assez vite à travers la banlieue sud de la ville.

En fin de journée, après avoir passé Zebulon,


j'arrive aux abords de Barnesville quand je vois une maison dont le terrain semble parfait pour accueillir un cyclorandonneur campeur de jardins.


 En effet, les proprios, d’une gentillesse absolue,


me laissent camper là en me proposant une bonne assiette du ragoût qu’ils s’apprêtent à manger. Ils m’expliquent également que la maison a été construite par un émigré français en 1821. Le bonhomme en question avait pour nom Gachet et était de la famille du docteur Gachet, peint plus tard par Van Gogh. Un panneau devant la maison indique que c’est un lieu historique car le marquis de Lafayette, himself en personne de c’est lui et pas un autre, y a passé une nuit en 1825 alors qu’il rendait visite à Washington.

Paul, le proprio, complète la description de l’honorabilité de sa demeure en me racontant que pas un, pas deux, mais bien TROIS présidents des Etats-Unis ont également passé la nuit dans cette maison qui, il faut bien le dire, fut longtemps une sorte de relais sur cet itinéraire du centre de la Géorgie. Parmi les présidents dormeurs de cette demeure il y a tout de même mister 20 Dollars : Andrew Jackson… Quand même ,la classe pour cette maison qui, sans cela, ne serait resté que la bien simple bicoque de l’un des plus grands propriétaires d’esclaves ET de champs de coton du sud des Etats-Unis et qui organisait même des bourses aux esclaves derrière chez lui rapport à toute la place qu’il y avait… Bref, une bien jolie maison pour une bien pas si jolie histoire que ça…

Je visite donc la maison le lendemain matin avant de repartir. Les proprios ont laissé une grande partie de la maison avec du mobilier d’époque et des portraits de Lafayette. C’est très intéressant et j’ai la petite joie vaniteuse de me dire que je suis un privilégié de pouvoir visiter une sorte de musée privé…





Je repars ensuite en laissant cette charmante famille, toujours en direction du sud. Je traverse LA région des champs de coton. C’est vraiment très joli, depuis la route en tout cas. Le beau temps et le vent sont encore avec moi et j’en profite pour faire une journée de vélo peinarde mais efficace tout de même en termes de kilomètres (105). Le soir, je campe sur le terrain d’un gars qui vent du bois de cheminée. Lui habite à 3 ou 4 miles de là, à Perry, mais son chien, Fatbag (‘Sac de graisse’ dans le texte), reste avec moi sur ce terrain qui ne ressemble à rien. Fatbag est très gentil et affectueux. D’ailleurs, afin de me montrer son affection, il pisse sur ma tente aussitôt celle-ci montée… Heureusement, il ne boit pas autant que son maître et les dégâts sont limités…


Je repars le lendemain, toujours vers le sud-est. Les paysages s’aplanissent. Les couleurs des arbres sont toujours aussi belles et les lacs et rivières toujours aussi beaux et nombreux.



C’est encore un peu cotonneux dans le coin et ce pour mon plus grand plaisir.



En fin de journée je suis à Wray où une famille dont je n’ai toujours rien compris à la composition (parents, femmes, amis, enfants, chiens, caravanes… Etc.) m’accueille gentiment sur leur terrain. Le gars de la maison, m’apporte même des énoooooormes et délicieuses côtes de porc pour le repas. Les enfants sont curieux et pas timides… Bref, les enfants sont formidables… ;-)

Le lendemain, je m’aperçois que l’adorable chien avec qui j’ai joué une partie de la soirée m’a piqué mon casque… Je le retrouve finalement pas très loin mais tout déchiquetté… Décidément, les chiens semblent m’en vouloir… Une fois de plus je ne peux me résoudre à lui en vouloir, je n’avais qu’à garder mon casque à l’intérieur de ma tente… Ceci dit, c’est tout de même un coup dur car je le trouvais pas trop ridicule pour un casque de vélo, ce qui est, vous serez d’accord, plutôt remarquable…

Me voici donc contraint d’acheter un casque pas très joli, tout blanc et je ne sais même pas s’il va correctement m’aller. Tant pis…

Je repars donc vers le sud-est, pour ce qui sera ma dernière journée entière en Géorgie. Eh oui, demain, c’est la Floride… :-)

En dehors de jolis reflets d'arbres morts dans un lac, La journée de vélo en elle-même n’a pas grand-chose de plus qu’hier : champs de cotons, relief de plus en plus plat, ciel bleu et vent favorable.


 J’enchaîne donc les kilomètres sans demander mon reste et me retrouve le soir à Ricepond, à une quinzaine de borne de la Floride. Comme je ne trouve personne pour m’accueillir, je campe sauvage au milieu d’arbustes et de palmiers. Je sais que je ne suis pas loin d’une rivière mais je compte sur la discipline des crocodiles en me disant qu’ils doivent rester en Floride et ne pas venir en Géorgie… Je verrai bien demain si je me suis fais des mocassins en crocos pendant la nuit…

Aujourd’hui : LA FLORIDE. Vous, je sais pas, mais moi, je suis excité comme une puce. Quand même ! En temps normal, je n’ai pas d’attirance particulière pour cet état républicain comme pas deux, peuplé de vieux ricains en retraite que l’on a pas encore exproprié mais ‘poussez pas, y en aura pour tout le monde…’ et dont la capitale économique et touristique, Miami, est bourrée d’exilés cubains à qui je ne confierais pas mes T-shirt guévariens à laver sous peine de fortes représailles et d’embargo économique… Mais, il faut dire que là, après quelques milliers de kilomètres à vélo, plus d’une nuit sur deux sous la tente, parfois par de très basses températures, le tout sur les 3 mois passés, j’ai quelques raison d’être content à l’idée d’entrer dans le fameux ‘Sunshine State’.

Malheureusement, la journée ne commence pas très bien puisqu’il se met rapidement à pleuvoir. Certes, c’est de la pluie tropicale, il fait quand même assez chaud, mais quand même, merde, la pluie ! En plus le vent est contre et ce qui devait être une journée de vélo assez géniale se transforme en une journée pas loin d’être médiocre. Quoiqu’il en soit, j’entre en Floride et c’est quand même ça le principal.


Le soir, après 120 bornes, je campe dans un parc national sur Little Talbot Island. Je peux donc prendre une bonne douche et faire un peu sécher mes affaires.

Je repars le lendemain matin sous un soleil et un vent radieux ! Voilà ! Enfin ! C’est un peu comme si je n’étais entré en Floride qu’aujourd’hui… Malgré tout, je ne boude pas mon plaisir et dévale les kilomètres en arborant une large banane en travers du visage.

C’est le début, pour moi du moins, de la route A1A. En gros, la route A1A est la route quasi unique d’une bande de sable dont la largeur varie de 100 m à 2 ou 3 Km et qui longe la côte de Floride sur quasiment toute la longueur. Cette ‘bande de sable’ est séparée du continent par une rivière dont la largeur varie elle aussi dans des proportions similaires.


Bien sûr, la fameuse ‘bande de sable’ est habitée sur une grande partie de sa longueur. Plus l’on se dirige vers le sud, et plus cela semble huppé.

De temps en temps la ‘bande de sable’ s’interrompt et il faut prendre un pont vers le continent avant de traverser l’embouchure d’un fleuve et reprendre un autre pont vers la fameuse ‘bande de sable’. En tout cas, au niveau orientation, y a peu de chances de se paumer…

Comme il fait vraiment très beau, je ne résiste pas à l'idée de vous faire une petite vidéo rien que pour vous...



Ce premier soir d’une journée passée à longer l’océan, je ne trouve pas d’endroit où demander à planter ma tente. Je campe donc une fois de plus au milieu d’une végétation d’arbustes tropicaux avant de repartir le lendemain matin, toujours vers le sud.


Vers 14H je suis à Edgewater et je passe voir l’un des 2 chasseurs qui m’avaient accueillis dans leur cabane au Canada (true story) à la mi-septembre. Comme à l’époque il ne m’avait pas caché qu’il doutait de me voir arriver vivant en Floride après avoir traversé des ville aussi ‘mauvaise’ que Chicago, Détroit et New-York, je me fais un plaisir d’aller lui prouver qu’il avait tort… Oui, je sais, je suis un peu mauvais des fois… ;-)

J’emprunte l’A1A qui traverse un parc national juste au nord du Cap Canaveral et je longe ensuite cette mythique base de la NASA depuis le continent.


j'y croise quelques armadillos dont l'un, complètement bigleux, ne s'aperçoit même pas que je suis là et lque je le filme... Il vient presque dans mes pattes... Hallucinant !


En fin de journée, je rencontre deux américains à vélo : Jasper et Jimmy.


Ils viennent du nord, Wisconsin et Minnesota. Ils sont partis de Madison, Wisconsin, il y a 2 grosses semaines et ont fait une partie du chemin en voiture. Comme ils ont l’air bien sympa, je me joins à eux pour finir la journée de vélo. Nous atterrissons ensemble derrière une église dont l’un des responsables nous autorise à camper là.

Nous profitons de la soirée pour faire plus ample connaissance. Jimmy est guide de kayak de mer et a pas mal voyagé et Jasper, je n’ai pas bien capté ce qu’il fait, mais je crois qu’il m’a parlé de cours de kite surfing. Ils se sont pris quelques semaines pour descendre jusqu’à Key West, la pointe de la Floride.

Le lendemain matin, je leur confirme qu’ils sont bien gentils mais qu’ils vont vraiment trop vite pour moi. En plus, ils sont pressés et veulent arriver sur Miami dans deux jours (soit dit en passant c’est 300 Km, faisable mais un peu rude…). De mon côté, la personne qui m’héberge à Miami, Heather Allen, une amie de devinez-qui ? Erin, eh oui… Ne peut me recevoir avant le 21, dans 3 jours donc. Nous nous séparons donc en nous souhaitant bonne chance et en espérant se croiser à nouveau un de ces jours.

Je continue pour ma part, toujours sur l’A1A, en direction de Miami, avec un vent de côté maintenant, tranquillement mais sûrement. La preuve...



En fin de journée, le ciel est menaçant et je me sens un peu las. Il faut dire que mes 3 dernières étapes m’ont vu accumuler 407 Km. Résultat, je m’offre un motel pour la somme faramineuse de 35 USD soit environ 27 Euro, y a pire…

Le lendemain, surprise, après seulement une quinzaine de kilomètres, alors que je fais ma pause Internet dans une chaîne de restaurants américano-écossais, je vois débarquer mes doubles-J. Moi qui les croyais au moins 30 miles devant moi… Il se trouve que leurs plans ont un peu évolué. Ils sont maintenant beaucoup moins pressés et ont donc moins roulé hier.

Nous reprenons donc la route ensemble. Je me mets dans leurs roues et profite de leur aspiration TOUTE la journée. Cela me permet, en dépit d’un vent de moins en moins de dos et de plus en plus de côté, de tenir une moyenne de 26 Km/h sur une étape d’environ 120 Km. C’est un record pour moi.

Nous profitons d’une pause pour faire un brin de baignade dont je vous mets ici une vidéo… Je tiens à préciser que je fais EXPRES de me gaméler dans l’eau tout au début de la vidéo… ;-)



Le soir, nous profitons du fait d’être 3 pour partager une chambre dans un motel pour encore moins cher qu’hier soir.

Le lendemain, avant de quitter le motel, j'aperçois deux perroquets verts dans un palmier au dessus de notre chambre. Ça sent vraiment les tropiques...



Nous continuons ensemble en direction de Miami


où nous arrivons en fin de journée après une bonne saucée en plein milieu de l’après-midi et 135 Km au compteur.



Je laisse mes sympathiques compagnons des 2-3 derniers jours et me rends chez Heather et Glenn.

Ils vivent avec Willy, leur chien, à environ 15 Km du centre de Miami, près de l’université, dans un quartier résidentiel lui aussi typique de la région… Ils sont, évidemment, extrêmement sympathiques.

Le lendemain de mon arrivée chez eux, je me rends dans le centre pour visiter un peu


et essayer de de récupérer des infos sur le moyen de me rendre par bateau jusqu’à Cancun… Je fais chou blanc et dois commencer à envisager la solution aérienne… Pas cool…

Je retrouve ensuite Glenn devant l’American Airlines Arena pour assister à un match de basket de NBA entre l’équipe du moment : les Miami Heats de Lebron James et les Indiana Pacers de… l’indiana…


Vivre un match de basket américain est l’une des expériences que je voulais vraiment faire, les 3 autres étant : un match de foot américain, une partie de baseball et un match de Hockey.

Bon, pour le basket je suis content car j’ai vu l’équipe médiatique du moment (gros transferts récemment, grosses attentes…) et le spectacle hors basket, dans les tribunes et pendant les pauses valait vraiment la peine (et les 30 dollars du billet d’entrée). En revanche, les Heats ont joué leur plus mauvais basket de la saison et se sont lamentablement inclinés à domicile 78 à 93 face au Pacers. Heureusement, tout étant bien qui finit bien, on a eu le droit à l'inévitable demande en mariage à la mi-temps.



Demain je me rends à Miami Beach, pour voir vraiment ce que ça donne. Après-demain c’est Thanksgiving dans un foyer américain, avec Dinde et invités et tout et tout, et vendredi je repars en direction de Key West. Le plan est d’atteindre Key West le 28, revenir en vélo stop le 29 à Miami et prendre mon avion (oui, bye bye la croisière, je me suis résigné…) depuis Fort Lauderdale pour Cancun le 30 novembre…

Voilà voilà…

Et comme on dit ici : "Rappy Sanksgibin amigos" ;-)

Bon, puisque certains s'en inquiètent toujours et puisque c'est devenu le sujet de préoccupation d'une bonne partie d'entre vous, bien devant la guerre à venir en corréens de Made in et corréens du rouge, ou le calcul de l'âge de votre retraite au siècle prochain, je tiens à vous rassurer, mes genoux vont bien... Sauf le droit qui est toujours un peu enflé... L'enflure...