Bienvenue sur le blog du gars Yoyo sur son vélo !

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mardi 4 janvier 2011

DU GUATEMAYA AU NICARAGUA !

Salut salut,

Alors, je vous avais laissé la veille de ma visite des ruines de Tikal... Ce n'était que le 12 ou 13 décembre, mais cela me semble déjà très loin. Tellement loin d'ailleurs, qu'il semble qu'au moins une année s'est écoulé depuis...

Le lendemain de mon entrée au Guatemala, j'enfourche donc mon vélo pour une montée mémorable de 5 bornes alors qu'un jeune du coin ne m'en avait prédit qu'une (de borne...). La déception passée, je continue et après une trentaine d'autres (toujours les bornes...) j'arrive à Tikal. Auparavant, je croise quelques panneaux intéressants...



Ceci dit, mon préféré reste celui-ci...



Bon, perso, j'y connais pas grand chose en ruines mayas, mais, toutes significations sociales et religieuses mises à part, je suis quand même très impressionné par ce site archéologique. En gros, il s'agit de temples, la plupart des pyramides,



plutôt élancées,


disséminées à travers la forêt tropicale. Certains édifices ont été bien dégagés de la végétation qui les recouvrait et bien restaurés. Bien sûr, il en reste encore plein enfouis dans la jungle alentours, attendant leur restauration, mais, déjà, les temples visibles sont très chouettes. La plupart des backpackers rencontrés avant et qui avaient visité Tikal semblaient s'emmerveiller du fait que l'on puisse monter sur les pyramides, contrairement à Chichen Itza, par exemple. Franchement, c'est pas la grimpette sur les temples qui me les rend plus beaux. Certes, on a une vue d'ensemble, mais bon, à travers la forêt on ne se rend pas vraiment compte...


Quoiqu'il en soit je passe une excellente journée à Tikal et en recommande la visite à tout ceux qui seraient dans le coin.

Le lendemain, je reprends la route en direction de la frontière mexicaine. Il s'agit en fait d'un itinéraire peu emprunté par les touristes car relativement éprouvant. Une piste de terre en pas très bon état termine le côté guatémaltèque sur environ 70 Km.



Il faut donc 8 heures de bus entre El Remate et Palenque pour parcourir les 365 Km qui les séparent. Bon, pour moi ce sera 3 jours. La deuxième info importante concernant ce passage frontalier, c'est l'insécurité sur le trajet. Le Lonely en parle un peu, des voyageurs m'en ont parlé sur Bélize et au Mexique, et, enfin, certains locaux me conseillent également de faire attention et de peut-être même de voyager en bus. Pour ma part, je m'en tiens à mon habitude de ne pas rouler de nuit. Ceci dit, je ne suis pas très rassuré lorsque la route se termine pour laisser la place à cette piste de terre et cailloux, avec un traffic quasi nul dessus. Je stresse à chaque moto que je croise ou qui me double, surtout lorsque ce sont deux gars qui l'enfourchent.

Ceci dit, R.A.S. ! J'arrive tranquillement, mais complétement épuisé par déjà une quarantaine de bornes sur la piste, dans le village de Palestina où je trouve une chambre pour 25 Quetzales (2,5 €) dans ce qui doit être la seule auberge du coin.


Auparavant j'ai quand même pu taper le balon (hors du cadre, la honte...) avec quelques sportifs du bled. Mais revenons à l'auberge. En me rendant dans ma chambre, je passe devant une autre pièce où je vois un gars en train de charger un fusil à pompe ! Je vous explique même pas la flippe... Ni une, ni deux, je me dis que c'est un bandit, qu'il m'a repéré et qu'il va venir me dépouiller dans les 5 minutes. Je m'enferme donc dans ma chambre et planque mes affaires précieuses (appareil photo, Zooms, disque dur et argent) afin de sauver ce qui pourra l'être au cas où... Je me dis ensuite que le mieux à faire est d'agir naturellement. Je sors donc de ma chambre et me rends dans le bouiboui qui sert de cuisine et où je suis supposé manger. Le bandit est là, comme si de rien... Je commence à respirer un peu...

Finalement, je comprends. Il s'agit d'un militaire, sympa en plus (il me donne des infos sur mon itinéraire pour le lendemain...) et pas d'un bandit... J'ai stressé pour rien... Il faut dire qu'avec tous ces gens qui me disent qu'il y a des braquages... Le gars en question y compris, me met en garde. Il me rassure tout de même en me disant qu'en général les braqueurs s'en prennent à des commerçants et des transporteurs de marchandises mais pas aux touristes... Me voici rassuré, en effet...

Bref, le jour suivant, je repars de Palestina, toujours sur cette terrible piste en bois (c'est une expression !).


Les distances sont toujours plus longues que sur ma carte ou que les informations des gens à qui je demande. C'est un peu lourd. J'arrive au poste d'immigration du Guatemala où je fais tamponner ma sortie sans payer l'impôt immaginaire que tente de me faire raquer l'officiel en place. D'après lui, il ne me reste que 4 Km avant La Tecnica, bled où l'on traverse la rivière pour se rendre du côté mexicain des choses... D'après le gars qui change de l'argent, c'est plutôt 7 Km. D'après un gars qui habite au bord du chemin 5 Km plus loin, c'est encore 8 Km (soit 13 depuis le poste frontière...). tout ça pour vous dire la fiabilité des infos kilométriques par ici... Finalement, ce sera 15 Km en tout, et non sans autres coups de stress... Je vois d'abord passer une camionette dont le passager est armé d'un fusil à pompe (cela semble être l'arme officielle dans le coin). Je me dis que c'est surement pour protéger la marchandise des VRAIS bandits. Mais ensuite, alors que je fais une pause respiration en haut d'une côte, je vois arriver 2 gars sur une moto. Le problème c'est que le passager tient lui aussi un fusil à pompe entre ses mains. Je me dis que cette fois-ci, ça y est, c'est pour moi... C'est trop con, si près du but, à peut-être seulement 2 Km de la frontière mexicaine (ou 4, ou 8 ou 37...), un pays où il n'y a pour ainsi dire AUCUN problème d'insécurité... C'est vraiment trop con ! Oui, mon coup de stress est une fois de plus vraiment trop bête... Les deux gars passent près de moi en me saluant d'un sourire auquel je réponds encore plus heureux que d'habitude...

J'arrive à la frontière où je négocie âprement mon passage du côté mexicain du fleuve : 25 Quetzales (toujours 2,5 €). Et me voici de retour au Mexique, sain et sauf après avoir traversé un bout de ce pays de sauvages sanguinaires tous armés de fusils à pompes... Une idée de business : ouvrir un magasin de fusils à pompes dans la région de Petèn au Guatemala. Succés garanti ! Blagues à part, à défaut de m'être fait aggresser par des bandits guatemaltèques, j'ai trouvé des gens pour la plupart sympas, souriant et toujours disposés à m'aider pour quoique ce soit : trouver mon chemin, calculer magiquement les kilomètres, recharger mon fusil à pompe, etc. Ce premier passage éclair au Guatemala m'a bien plu et j'ai hâte d'y retourner, dans quelques jours.

Pour l'instant, me voici au Mexique. Je rejoins la route principale, celle qui remonte vers Palenque (mon but de demain). en chemin je tombe sur un singe hurleur. Au début, je crois qu'il s'agit de gars en train de scier un arbre à la main. Mais, en levant les yeux, j'aperçois ce bon gros mâle en train d'hurler je ne sais quoi à toute la forêt.


Une fois la route récupérée je me tape une bonne montée, d'une bonne dizaine de kilomètres, avant de plus ou moins redescendre sur le croisement à Nueva Palestina. Oui, euh... En fait, ce n'est pas la même qu'hier, sinon on serait dans la quatrième dimension. Non, il s'agit d'un bled qui s'appelle cette fois Nueva Palestina, mais qui lui est au Mexique. Il y a une base militaire avec point de controle routier à cet endroit là (ça ne vous rappelle rien ?). C'est tout de même plutôt rassurant. Je décide de squatter une sorte de cabane au bord de la route après avoir sympathisé avec les militaires en jouant au foot avec eux. Une nuit au hamac


et me voici reparti pour une nouvelle bonne étape (123 Km) en direction de Palenque. Le vent est a peu près dans le bon sens, mais comme ça ne fait que monter et descendre, mais surtout monter, la journée me paraît bien longue. Ceci dit, j'ai quand même le plaisir de voir et photographier un toucan depuis le bord de la route.


J'arrive à Palenque en fin d'après-midi. demain, je visite les ruines.


Ce matin, je me lève relativement tôt pour me rendre aux ruines. Je ne m'y connais pas plus qu'il y a quatre jours en ruines et civilisation maya, mais j'aprécie tout autant la beauté de ces ruines, de leur emplacement et de la forêt environnante. En plus il fait beau, alors...



La visite ne durant pas une éternité, je rentre sur Palenque et en profite pour faire quelques bonnes actions... envers ma personne... : visite chez un dentiste pour remettre un plombage tombé il y a quelques semaines, visite chez le coiffeur pour me couper les cheuveux qui ne l'ont pas été depuis quelques semaines, Achat de d'une paire de chaussure car la mienne est en état de mort clinique depuis plusieurs semaines, etc.

Le lendemain, comme le disait un espagnol avec qui j'évoquais mon itinéraire : "terminées les vacances"! En effet, je prends la route en direction de san Cristobal de Las casas (227 Km) que je compte atteindre demain après une étape à Ocosingo, à peu près à mi-chemin. Or, si Palenque se situe à environ 100/150 m d'altitude, San Cristobal se trouve à 2100 m. En cette première journée de montagne je me grimpe du col à 1200 m avec quelques descentes qui me rajoutent donc des montées.


C'est très éprouvant et je suis vraiment content d'arriver sur Ocosingo avant la nuit. En plus je trouve un hotel pas trop cher. Le lendemain, c'est encore plus difficile.



Même si je pars d'environ 1000 m, je dois franchir du col à 2400 m avant de terminer sur San Cristobal. En plus de cela, j'ai la fatigue accumulée d'hier dans les jambes et j'ai l'impression que je n'avance pas... en même temps, ce n'est pas qu'une impression.. Je n'avance vraiment pas très vite dans ces montées. Il fait beau, heureusement, et je trouve finalement, je ne sais pas où (Laurent osera-t-il mentionner mes réserves stomacales...?), les ressources nécessaires pour franchir le cols à 2400 avant de redescendre enfin sur San Cristobal.

Je suis à San Cristobal à la tombée du jour


et je dois dire que je ne suis pas peu fier de moi. Ces deux étapes ont été vraiment éprouvantes et c'est le genre de journée où l'on se demande si on va y arriver. Et quand on y arrive, c'est la joie, avec un "J" majuscule ! 

Je me rends dans un hostel repéré sur le Lonely Planet et m'écroule comme une loque, malgré les autres backpackers fêtards. Le lendemain, c'est visite tranquille de la ville qui est juste magnifique. C'est colonial : maisons aux couleurs pastelles ou blanches, tuiles de terre cuite, rues pavées, églises décorées à la chantilly et le tout sous un ciel d'un bleu profond.



J'y croise également une vieille amie qui, jadis, il y a 10 ans m'a bien aidé pour apprendre l'espagnol...


Bref, c'est très agréable. J'en profite pour vous rappeler que les zapatistes (pas les admirateurs de frank Zappa) du Sous Commandant Marcos avaient pris la ville en 1994, pendant quelques jours, et l'EZLN (Armée Zapatiste de Libération Nationale) est toujours active dans la région.


Le soir, rebelote, cette fois-ci ce sont les finlandais qui ont sorti l'artillerie lourde, une sorte de whisky de chez eux, après qu'ils eurent vidé en un clin d'oeil la bouteille de vodka de Laïos (ortographe phonétique...) un ingénieur hongrois travaillant au CERN et parlant français. Je sympathise un peu plus avec un couple de canadien, lui est du Nouveau Brunswick et elle d'Ottawa.


Après quelques défections, les survivants peuvent admirer l'éclipse de 1H à 4H et quelques du matin... Perso, je ne vais pas jusqu'au bout car demain j'ai de la route qui m'attend.

Le lendemain, justement, je quitte cette très sympathique ville de San Cristobal de Las Casas, pour entamer un parcours de 4 jours (j'espère...) en direction du lac Atitlàn au Guatemala (chez les fusils à pompe...). Ca commence par une grosse montée et ça continue par une petite montée, puis une petite descente, puis une autre montée, le tout parsemmé de villages, hameaux et champs de maïs.



Après une énième montée j'entame enfin la descente sur Comitàn de Dominguez, grosse ville du coin, que je franchis en deux temps trois coups de pédales... 20 kilomètres plus loin, contre le vent mais protégé par la bande d'arrêt d'urgence de ce tronçon d'autoroute, j'arrive à La Trinitaria où je décide de passer la nuit. Le soir, j'en profite pour faire un tour au Parque Central et suis le témoin d'une procession de Noël sur le thème : comme la maman du petit Jésus et son cocu de Joseph de Mari de Marie il y a 2010 ans, nous aussi on cherche à se faire héberger pour la nuit. Et c'est bien sûr l'église du coin qui ouvre ses portes à cette procession venue d'autres villages. C'est mignon mais ça me déprime quand même de voir que la désertification des églises est moins répandue que la pauvreté dans ces contrées américano-latines... Allez hop, au dodo, parce que demain, y a de la route...

Et c'est reparti, pour une autre bonne étape de montagne. Certes, ça commence par une petite montée de 3 Km et ça continue par une descente d'une douzaine qui, de bon matin et sous le soleil se fait bien apprécier. J'arrive ensuite dans une sorte de plaine où je subis un choc plus émotionnel que visuel. en effet, devant mes yeux hallucinés se dressent plusieurs niveaux de montagnes dont les plus hautes semblent immenses... Et c'est par là que je vais devoir passer.


Certes, Google Maps m'a bien expliqué que j'allais devoir passer par un col à 3000 m, mais tant qu'on ne voit pas, on ne réalise pas vraiment... Là, je réalise...

Un peu plus tard, je suis à la frontière. Côté Mexique, c'est à peu près tranquille. Côté Guatémala, c'est une sorte d'anarchie à la Pakistanaise : des centaines de vendeurs ambulants de toutes les conneries de la terre, de contrefaçons et de télécommandes de télés à 2 balles, des taxis et des motos, sans oublier les incontournables changeurs d'argents qui vous accueille de leur plus beau "maille flènde"... L'immigration est une simple formalité et l'on n'essaye même pas de m'arnaquer quelques dollars... Et je continue, tout droit vers les montagnes...


Et je rencontre un couple de suisse, il s'appelle Nicolas et elle Florian... Euh... non... ça c'était il y a 5 ans, sur Paris-Shanghaï...(et Florian est un garçon... ;-). Eux, ce sont Evelyne et Martin, très sympas, avec qui je finis la journée de vélo. Nous passons la nuit dans le même automotel.


Je repars un peu après eux le lendemain en me disant que je vais les croiser à nouveau un peu plus tard. Cette fois-ci, c'est vraiment la montagne.


ça n'arrête juste jamais de monter... Je rattrappe d'ailleurs mes grands suisses et les dépasse en espérant qu'ils me rattrapperont un peu plus tard, à leur tour, lors, notamment, de l'une de mes pauses boissons dans un bouiboui de bord de route...


Bon, a priori la montée fut un peu trop longue pour eux et je pense qu'ils se sont arrêtés peu avant le col, dans le dernier bled proposant des hôtels. De mon côté, je franchis le fameux col à 2800 m et débute une superbe descente sur la ville de Cuatro Caminos. Le spectacle grandiose du volcan Santiago dominant la ville me ravit pendant une bonne partie de cette descente d'une bonne quinzaine de kilomètres (il faut dire que j'en ai monté environ 80 aujourd'hui...).


Je passe la nuit à Cuatro Caminos, dans un bruyant hôtel et repart tôt le lendemain matin pour une étape courte mais très relevée... En effet, aujourd'hui, c'est le 3000... L'entrée en matière ne se fait pas attendre et c'est tout de suite une montée sur 25 Km pour enfin passer le 3070 m. Je suis bien content. Surtout qu'en haut le spectavles des volcans du lac est superbe.


Lors d'une descente j'aperçois même le volcan de Fuego, au loin, et qui fume, comme ils le disent dans le guide... Trop fort...


Et puis, après une ultime montée, je découvre le lac Atitlan, mon but d'aujourd'hui... C'est vraiment très beau. Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas pris une bonne clque visuelle comme celle-ci.


Et puis, vient le moment qui va définir ma journée... La route que j'emprunte continue de grimper tandis qu'un chemin sur la gauche semble aller dans la direction du lac et commence déjà la descente. N'écoutant que mon instinct, je m'engage sur le chemin, J'y croise deux gars. L'un d'eux me fait d'abord une belle frayeur car son manteau recouvre l'une de ses mains et je me vois sous la menace d'un fusil à pompe dans les 2 secondes... Finalement, c'est parce qu'ils n'a pas d'autre porte manteau et qu'il fait très chaud que son manteau est posé sur sa main... Encore une frayeur de paranoïaque pour rien... Il me dit que le chemin n'est pas bon, qu'il est encombré d'obstacles dûs à des glissement de terrains. L'autre, en revanche, me confirme que le chemin est plus court et surtout plus beau puisqu'on voit le lac alors que de la route non.

C'est décidé. Je prendrai le chemin. Et puis des glissements de terrains, j'en ai déjà vu, c'est juste de la terre en plus sur le chemin, il n'y a qu'à grimper dessus et hop, on est de l'autre côté...

Bon, en fait. les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être... Le chemin, qui commence comme une voie carrossable se rétrècit tout de suite et la pente devient plus sérieuse.


 La terre fait place à des cailloux, puis, à des rochers... Oui, ici, les glissements de terrain charient des rochers. Je comprends maintenant mieux l'insistance du premier gars concernant la difficulté de ce chemin pour un vélo aussi chargé que le mien.


En fait, en VTT normal, bien éauipé en termes de pneus et autres amortisseurs, ce chemin est une bonne régalade pour passer une excellente après-midi... Mais chargé comme je le suis sur un VTT moyen ça relève plus du plan galère...


Quand ce n'est pas un glissement de terrain c'est le précipice qui m'inquiète. Parfois il y a à peine de la place pour nous trois : le vélo, moi ET le précipice... C'est un peu tendu. Je dois souvent descendre du vélo et marcher à côté, le pousser, parfois même le porter, tellement les obstacles sont nombreux. Le sentier ne fait plus que 20 ou 30 cm de large dans le meilleurs des cas et j'espère ne pas m'être perdu.... Ca me rappelle un plan un peu similaire en Arménie, il y a 5 ans, vers Tatev.

Moi qui fantasmais sur la grosse descente que j'allais me prendre pour arriver au niveau du lac (environ 800m de dénivelé aur quelques kilomètres...), et je me retrouve à lutter pour aller à peine plus vite qu'un piéton... La déprime.... Heureusement, c'est effectivement très beau et c'est tout de même une consolation.

Peu à peu le chemin reprends de la largeur et je réalise que j'approche de l'endroit où je devrais récupérer la route. Dans un passage un peu ombragé je me prends un edemi gamelle en raison d'un sol humide et donc très glissant. "Une demi-gamelle ?" vous étonnez-vous... Oui, c'est quand on prend une gamelle, le vélo ET moi, mais que l'un des deux reste debout... En général, et jusqu'à présent, c'est toujours moi qui reste debout... Je me dis alors qu'il faut que je sois prudent dans les zones ombragées car l'humidité du matin ou des ruissellements n'a pas le temps de sécher. Malgré cette bonne volonté qui m'anime je me prends une seconde demi-gamelle... Toujours moi debout...

Et je récupère ENFIN la route, non sans avoir, lors d'un ultime passage délicat, cassé et perdu l'émetteur de mon compteur... Je suis dégoûté... Un compteur, moralement, c'est souvent vraiment utile... Surtout dans les montées...

Heureusement, je ne suis qu'aux deux tiers de la descente et je termine le troisième sur une bonne route en direction de San Marcos, San Juan et enfin San Pedro, ma destination de ce soir, posée au pied du Volcan de San Pedro... C'est quand même vachement bien organisé au niveau des noms...


Je me pose dans un hostel vraiment pas cher, 2 euros la nuit et passe noël à comptempler les feux d'artifices après avoir assister à une partie de la messe de minuit (vers 21H), en plein air et en bilingue : Espagnol et Maya...


Le lendemain c'est repos et cartes postales...

Et puis, le 26, je repars en direction d'Antigua Guatemala, l'ancienne capitale du pays, détruite en 1776 par un énorme tremblement de terre. Je commence par traverser le lac en bateau pour me rendre à Panajachel d'où j'entame l'une de mes 2 grosses montées du jour. Les paysages champêtres sont toujours aussi agréables et le beau temps toujours au rendez-vous.



Après mes deux grosses montées j'arrive sur Patzun, ville assez animée




où je me mange trois bonnes parts de pizza avant de repartir, toujours guidé par le Volcan de Agua.


En fin de journée, aprés être descendu sur Chilmatenango et pris une autre bonne descente, me voici à Antigua. Je m'y installe dans un hostel très calme et pars faire un tour dans le centre avant la tombée de la nuit.


Le lendmain matin, autre petit tour en ville avant l'aventure du jour...


Car aujourd'hui, c'est grimpette du volcan Pacaya. Je dis grimpette parce qu'un minibus emmène les touristes à 500 mètres (dénivelé) du cratères et nous marchons ensuite sur environ 400 m (toujours de dénivelé) pendant environ 1 heure et demie. En chemin on a une belle vue (si l'on peut dire...) de Guatemala City où je ne regrette pas de ne pas passer (pour le moment... car j'y passerai a priori lors de ma remontée vers le Mexique, en février).


 et des volcans alentour.


Ensuite c'est le cratère fumant qui nous apparaît au sortir de la végétation.


La dernière éruption de ce volcan (l'un des trois actifs du pays, les deux autres sont Fuego et Santiago) remonte au mois de mai dernier mais n'a heureusement pas fait de victimes, même si les dégats ont été considérables. Le guide nous fait les expériences que j'imagine typiques de ces lieux un peu chauds avec notamment l'inflammation de touffes d'herbes au bout d'un morceau de bois qu'il plonge dans une petite cavité et descente dans une espèce de grotte où la température est comparable à celle d'un bon sauna... J'allais oublier la fonte de chamallows au dessus d'une autre cavité (plus grande celle-ci) au fond de laquelle, magie, l'on peut apercevoir l'incandescence de la lave... lorsqu'il y a un petit coup de vent...

Bref, à part cela, nous avons la chance d'assister à un joli coucher de soleil


sur les trois volcans qui bordent Antigua : Agua, Acatenango et Fuego (celui qui fume...).


Et puis, c'est la descente nocturne et un brin casse-gueule sur les pentes du volcans pour reprendre le bus jusqu'à Antigua.

Le lendemain, je reprends la route en direction de Cuilapa, de l'autre côté de Guatemala City. Pour des raisons de sécurité et de confort routier, une fois n'est pas coutume, je décide de me faire un bon gros détour afin de ne pas passer par "Guaté" (comme on dit dans le Bouchonnois local...) ni même par sa banlieue proche. Les grandes villes, et notamment les capitales, c'est un peu l'horreur par ici à vélo. Résultat, je me prend une énorme descente en direction d'Escuintla, toujours accompagné par le fumeux volcan de Fuego...


Je me prends environ 1200 m de dénivelé et c'est un bonheur grandiose, à peine contrarié par l'idée d'avoir à m'en remonter la moitié en deuxième partie de journée...

Je contourne donc Guatemala City par le sud. C'est notemment une zone de culture de la canne à sucre et je peux apprécier une nouvelle utilisation des fameux bus d'écoliers américains...


J'en profite pour vous montrer les énormes camions plus généralement utilisés pour le transport de la canne à sucre.


Arrivé à Chiquimulilla je remonte effectivement en direction de Cuilapa que j'atteint exténué, le soir même, juste avant la nuit, avant de m'écrouler dans une pauvre chambre d'hôtel à pas cher... Il faut dire que je viens encore de me farcir 130 bornes...

Le lendemain, je continue mon irresistible progression en direction du Salvador. Petite pause coco



grâce au cocotier, le gars qui vends les noix de coco... ;-)


et me voici en vue de la frontière, une jolie rivière de montagnes, que je franchis sans souci.


Je continue à travers de sympathiques paysages de moyennes montagnes, champs et volcans


en direction de Santa Ana où je suis le soir même.

Le jour suivant je repars vers le sud avec dans l'idée d'être au bord du Pacifique le soir. La journée commence par un nouveau détour, une montée sur la route des crêtes du volcan Coatepeque dont l'immense cratère est aujourd'hui un très beau lac.


Après environ un tiers de tour du cratère j'entame une autre de ces bonnes grosses descentes en direction d'Armenia la ville la plus proche. Bon, après cela, ça se corse un peu et je me tape une méchante grosse montée pour arriver à Santa Tecla (Nuevo San Salvador) sorte d'extension urbaine de la capitale que je frole avant d'entamer THE Descente vers la côte Pacifique. Je dis "THE Descente" parce qu'il s'agit d'environ 28 Km dont 27 sans pédaler... Trop bon !!! D'autant qu'à l'arrivée, après mon installation à l'hôtel, c'est direct baignade dans les grosses vagues bien chaudes du Pacifique. Que du bonheur !

Le lendemain, autre grosse étape. Il s'agit d'arriver à Corral de Mulas, au bout d'une péninsule sur le Pacifique, afin d'y passer le réveillon. Bon, globalement, jusqu'à l'intersection sur la Panaméricaine on peut dire que ça roule.


Après, c'est autre chose... La route devient une piste et le vent est méchament contre. Lors d'une petite pause j'aperçois un bon gros lézard vert presque fluo...


Une autre fois c'est un cycliste qui transporte de l'eau sur son vélo.


Et je continue. J'arrive finalement à Corral de Mulas où je dégotte un coin pour mon hamac pour la modique somme de très cher (10 USD, ici c'est très cher pour un hamac...).


 Ceci dit, je vais passer un réveillon au calme, avec quelques autres touristes, uniquement des salvadoriens, de la capitale : San Salvador. Ils sont sympas mais leur perroquet un peu capricieux me mord plusieurs fois l'oreille.


Quoiqu'il en soit nous passons un réveillon assez calme puisque c'est également ce qu'ils sont venus chercher en se rendant ici.


Certes, certains des composants masculins ont du mal à débuter l'année (à commencer par regagner leur chambre...), mais, globalement, ça se passe bien.

Le lendemain, contrairement à mon idée originale de rester ici une journée, vu que c'est vraiment paumé de chez paumé, je décide de repartir en direction de la frontière avec le Honduras. ça commence par un bateau qu'il me faut prendre pour rejoindre Puerto Triunfo.


Ici, dans la lumière du matin, les vieilles carnes sont plutôt jolies...


Après cela, direction Usulutan, El Delirio et San Miguel, la deuxième ville du pays. Heureusement, aujourd'hui, 1er janvier, c'est journée morte. Pas un chat dans les rues. Même si c'est un peu triste, je suis ravi question trafic... LA vraie difficulté vient du vent qui ne me lâche pas depuis 3 jours, en plus il est violent le vent... La preuve...


Et je continue à travers les montagnes vers Santa Rosa de Lima et, finalement, El Amatillo où j'entre enfin au Honduras.


Sur place, à peine passée la frontière, je rencontre Nick, un sud-coréen dont le vrai nom de famille est Kim Tae Kwon (quand même, on ne me la fait pas à moi...) mais qui prend Nick comme nom occidental rapport aux facilités de prononciation... Comme les hotels de ce côté-ci de la frontière sont assez chers, nous décidonc, moins de 5 minutes après notre rencontre, de prendre une chambre à deux afin de limiter les coûts.


NIck est sympa. En même temps, il est coréen... Il est parti de Vancouver et a entrepris de descendre jusqu'en Patagonie. Il est resté deux mois sur Mexico pour apprendre l'espagnol et se débrouille d'ailleurs pas mal. On mange un morceau dans le seul comedor ouvert du bled et l'on va se coucher tôt. En effet, demain : grosse étape.

Eh oui, aujourd'hui je compte atteindre l'autre frontière, celle avec le Nicaragua. Je me lève donc à 6H20 pour partir avant 7H00. Je laisse donc mon ami d'un soir (et bientôt de Facebook...) et file tout droit vers Choluteca.

Les paysages sont vraiment sympas, on est au pied des montagnes et je traverse de nombreuse rivières.



et j'en profite pour vous donner quelques exemple de leur utilisation...

On commence par la baignade bien sûr


on continue avec l'hydratation des animaux...


puis le lavage des vêtements (quasi exclusivement une tâche féminine...)


et enfin, l'innévitable lavage du véhicule...



Quelque pauses (Coca-Cola) plus tard


voici mon Nick qui me rattrape... C'est un peu les boules, il est parti environ 40 minutes après moi... Mais bon, en même temps, il est coréen... Je repars tout de même avant lui car il charge son téléphone. Je devrais le recroiser dans la journée.

En début d'après-midi, je ne suis pas loin de Choluteca lorsque je commets THE Erreur... Moi qui évite toujours les glaces à la crème parce que, d'abord, c'est pas spécialement bon, et, ensuite, parce que losque l'on est dans des pays de coupures de courant régulières, il vaut mieux manger des glaces à l'eau (meilleures, en plus...(je vais me faire des amis sur ce débat...)) que des glaces à la crême... pas fraiches..., Eh bien je commet l'erreur de consommer une glace mi-eau mi-crême. La sentence ne tarde pas, en arrivant sur Choluteca je me sens plutôt pas bien. En repartant de Choluteca, je suis liquide. Il me reste environ 40 bornes avant Guasaule, l'autre bled frontière et je n'ai aucune idée de comment je vais y arriver... C'est donc à force de pauses tous les 3 ou 4 kilomètres que je parviens, en toute fin de journée, à Guasaule, 7 Km avant la frontière même. J'y trouve une chambre et m'y écroule sans rien avaler, complétement éclater par une bonne grosse fièvre doublée d'un mal de bide pas possible et de courbatures. J'espère que ça ira mieux demain.

J'ai malgré tout eu la bonne idée d'acheter du paracétamol que je m'enfile à un bon rythme (3 X 1000mg en 10 H) tout au long de la nuit afin que celle-ci se passe bien. Bon, à part la régurgitation de la glace pas bonne et de ce qui était entré après, la nuit fut passable... En tout cas, le lendemain, je vais beaucoup mieux. La fièvre est retombée et, comme à chaque fois que des poussées de fièvre éclair m'assomment de la sorte, je suis toujours aussi surpris de la rapidité des changements d'état qu'elles produisent sur moi.

Quoiqu'il en soit, la bonne nouvelle est que je peux repartir. Je franchis donc la frontière de bon matin et me retrouve au Nicaragua.



 La première différence notable, c'est la route. Elle est en bon état et possède une bande sur le côté, très rassurante pour les cyclistes. Les quelques restes de mes mésaventures gastriques d'hier ne m'empêchent aucunement d'atteindre Leon où je me trouve actuellement.

Demain c'est : REPOS, REPOS et REPOS + visite de la ville, quand même...

Ah oui, hier j'ai (bien difficilement, vu mon état) franchis mon 10 000 ème kilomètre, déjà... Sans même m'en rendre compte... Mon compteur est toujours cassé... Au oassage, je viens de prendre également ma 10 000 ème photo... Soit, donc, pour les matheux, environ une photo tous les kilomètres... C'est beaucoup ?

Et au fait... Bonne année à tous !


Ah oui, en plus, comme c'est Noël et que vous avez globalement été assez sage, voici un petit cadeau pour vous...