Bienvenue sur le blog du gars Yoyo sur son vélo !

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mercredi 24 novembre 2010

CHEZ DES AMIS À MIAMI... désolé...

AS : Non, vraiment, je suis désolé pour le titre mais je peux pas résister, les jeux de mots pourris c'est plus fort que moi... Il faut dire que je suis allé à bonne école puisque j'ai fréquenté les membres de La Gargote pendant plus de 3 ans... Enfin...

Salut salut,

Je vous avais laissé à Atlanta, chez Becky et Stephen . Mais qui sont Becky et Stephen. Comme il me semble l’avoir déjà mentionné, Becky est la sœur d’Erin, elle-même la femme de Fred, lui-même le frère de Cécile, elle-même ma meuf. Stephen est le mari de Becky, ce qui, grammaticalement parlant est plus simple…

Ils vivent à Canton, pas en Chine, à environ 60 Km au nord d’Atlanta. C’est une famille américaine assez typique… des films ou séries télé… Ils ont deux enfants, deux voitures, une grande et jolie maison dans un quartier résidentiel en grande banlieue d’une grande ville


 et ils passent beaucoup de temps le matin et le soir dans les embouteillages pour se rendre et repartir de leur boulot. En plus, et cela ne gâche rien, ils sont très très sympas. Kaythlyn, leur petite fille de 3 ans et demi est toute mignonne


 et Bennett, leur petit garçon, serait un ange s’il n’était pas insomniaque et vocalement surdéveloppé… Non, je plaisante… De toute façon, quand je dors, à part 10 bonnes heures de sommeil, il n’y a pas grand-chose pour me réveiller…


Quoiqu’il en soit, Stephen s’attache mon amitié et ma reconnaissance éternelle dès le soir de mon arrivée chez eux en me cuisinant un de ces énormes steaks dont les américains ont le secret. Le lendemain, c’est repos, triage des photos et rédaction du précédent message de ce blog.

Le jour suivant, je m’en vais visiter un peu Atlanta. Les deux attractions touristiques de la ville que je ne veux pas manquer sont, par ordre d’importance évident :

1) Le monde de Coca-Cola

2) Le Martin Luther King Jr Center

Je passe donc une bonne heure et demie dans ce bâtiment ultra moderne, aux normes écologiques vertueuses (vertueusement mises en avant) à la gloire du Coca et de la Coca-Cola Company. C’est intéressant et parfois même assez drôle, notamment dans les salles de projections en 3D ou non (les sièges remuent et on vous asperge d’eau au moindre prétexte) où l’on nous montre différentes campagnes de pubs à travers les décennies.


Je me rends ensuite au Martin Luther King Jr Center. C’est une sorte de musée géré par les rangers, donc probablement un parc national, à la mémoire du combat des noirs pour les droits civiques à travers les années 50 et 60, centré en particulier sur Martin Luther King.


C’est un peu plus intéressant que Coca-Cola mais, curieusement, ça attire beaucoup moins de monde… Je passe voir la maison natale du gars Martin, sa tombe (à 2 rues de là, pas chiant le bonhomme…).

Le quartier à été préservé pour montrer comment c’était à l’époque de la jeunesse de MLK. C’est tout mignon, mais je ne suis pas certain qu’ils avaient Internet dans ces petites maisons de bois…


 Je quitte ensuite Atlanta en passant, sans le faire exprès, par les coins huppés de la ville, et je constate sans surprise qu'ici non plus ce n'est pas la crise pour tout le monde.

Je repars le jour suivant en remerciant très cordialement mes hôtes pour le superbe accueil qu’ils m’ont offert. Aujourd’hui encore il fait très beau. Cela fait au moins 5 ou 6 jours que je n’ai pas vu un nuage… C’est plutôt bon signe… Je contourne Atlanta par l’ouest avant de bifurquer vers le sud-est. Le vent est avec moi et j’avance assez vite à travers la banlieue sud de la ville.

En fin de journée, après avoir passé Zebulon,


j'arrive aux abords de Barnesville quand je vois une maison dont le terrain semble parfait pour accueillir un cyclorandonneur campeur de jardins.


 En effet, les proprios, d’une gentillesse absolue,


me laissent camper là en me proposant une bonne assiette du ragoût qu’ils s’apprêtent à manger. Ils m’expliquent également que la maison a été construite par un émigré français en 1821. Le bonhomme en question avait pour nom Gachet et était de la famille du docteur Gachet, peint plus tard par Van Gogh. Un panneau devant la maison indique que c’est un lieu historique car le marquis de Lafayette, himself en personne de c’est lui et pas un autre, y a passé une nuit en 1825 alors qu’il rendait visite à Washington.

Paul, le proprio, complète la description de l’honorabilité de sa demeure en me racontant que pas un, pas deux, mais bien TROIS présidents des Etats-Unis ont également passé la nuit dans cette maison qui, il faut bien le dire, fut longtemps une sorte de relais sur cet itinéraire du centre de la Géorgie. Parmi les présidents dormeurs de cette demeure il y a tout de même mister 20 Dollars : Andrew Jackson… Quand même ,la classe pour cette maison qui, sans cela, ne serait resté que la bien simple bicoque de l’un des plus grands propriétaires d’esclaves ET de champs de coton du sud des Etats-Unis et qui organisait même des bourses aux esclaves derrière chez lui rapport à toute la place qu’il y avait… Bref, une bien jolie maison pour une bien pas si jolie histoire que ça…

Je visite donc la maison le lendemain matin avant de repartir. Les proprios ont laissé une grande partie de la maison avec du mobilier d’époque et des portraits de Lafayette. C’est très intéressant et j’ai la petite joie vaniteuse de me dire que je suis un privilégié de pouvoir visiter une sorte de musée privé…





Je repars ensuite en laissant cette charmante famille, toujours en direction du sud. Je traverse LA région des champs de coton. C’est vraiment très joli, depuis la route en tout cas. Le beau temps et le vent sont encore avec moi et j’en profite pour faire une journée de vélo peinarde mais efficace tout de même en termes de kilomètres (105). Le soir, je campe sur le terrain d’un gars qui vent du bois de cheminée. Lui habite à 3 ou 4 miles de là, à Perry, mais son chien, Fatbag (‘Sac de graisse’ dans le texte), reste avec moi sur ce terrain qui ne ressemble à rien. Fatbag est très gentil et affectueux. D’ailleurs, afin de me montrer son affection, il pisse sur ma tente aussitôt celle-ci montée… Heureusement, il ne boit pas autant que son maître et les dégâts sont limités…


Je repars le lendemain, toujours vers le sud-est. Les paysages s’aplanissent. Les couleurs des arbres sont toujours aussi belles et les lacs et rivières toujours aussi beaux et nombreux.



C’est encore un peu cotonneux dans le coin et ce pour mon plus grand plaisir.



En fin de journée je suis à Wray où une famille dont je n’ai toujours rien compris à la composition (parents, femmes, amis, enfants, chiens, caravanes… Etc.) m’accueille gentiment sur leur terrain. Le gars de la maison, m’apporte même des énoooooormes et délicieuses côtes de porc pour le repas. Les enfants sont curieux et pas timides… Bref, les enfants sont formidables… ;-)

Le lendemain, je m’aperçois que l’adorable chien avec qui j’ai joué une partie de la soirée m’a piqué mon casque… Je le retrouve finalement pas très loin mais tout déchiquetté… Décidément, les chiens semblent m’en vouloir… Une fois de plus je ne peux me résoudre à lui en vouloir, je n’avais qu’à garder mon casque à l’intérieur de ma tente… Ceci dit, c’est tout de même un coup dur car je le trouvais pas trop ridicule pour un casque de vélo, ce qui est, vous serez d’accord, plutôt remarquable…

Me voici donc contraint d’acheter un casque pas très joli, tout blanc et je ne sais même pas s’il va correctement m’aller. Tant pis…

Je repars donc vers le sud-est, pour ce qui sera ma dernière journée entière en Géorgie. Eh oui, demain, c’est la Floride… :-)

En dehors de jolis reflets d'arbres morts dans un lac, La journée de vélo en elle-même n’a pas grand-chose de plus qu’hier : champs de cotons, relief de plus en plus plat, ciel bleu et vent favorable.


 J’enchaîne donc les kilomètres sans demander mon reste et me retrouve le soir à Ricepond, à une quinzaine de borne de la Floride. Comme je ne trouve personne pour m’accueillir, je campe sauvage au milieu d’arbustes et de palmiers. Je sais que je ne suis pas loin d’une rivière mais je compte sur la discipline des crocodiles en me disant qu’ils doivent rester en Floride et ne pas venir en Géorgie… Je verrai bien demain si je me suis fais des mocassins en crocos pendant la nuit…

Aujourd’hui : LA FLORIDE. Vous, je sais pas, mais moi, je suis excité comme une puce. Quand même ! En temps normal, je n’ai pas d’attirance particulière pour cet état républicain comme pas deux, peuplé de vieux ricains en retraite que l’on a pas encore exproprié mais ‘poussez pas, y en aura pour tout le monde…’ et dont la capitale économique et touristique, Miami, est bourrée d’exilés cubains à qui je ne confierais pas mes T-shirt guévariens à laver sous peine de fortes représailles et d’embargo économique… Mais, il faut dire que là, après quelques milliers de kilomètres à vélo, plus d’une nuit sur deux sous la tente, parfois par de très basses températures, le tout sur les 3 mois passés, j’ai quelques raison d’être content à l’idée d’entrer dans le fameux ‘Sunshine State’.

Malheureusement, la journée ne commence pas très bien puisqu’il se met rapidement à pleuvoir. Certes, c’est de la pluie tropicale, il fait quand même assez chaud, mais quand même, merde, la pluie ! En plus le vent est contre et ce qui devait être une journée de vélo assez géniale se transforme en une journée pas loin d’être médiocre. Quoiqu’il en soit, j’entre en Floride et c’est quand même ça le principal.


Le soir, après 120 bornes, je campe dans un parc national sur Little Talbot Island. Je peux donc prendre une bonne douche et faire un peu sécher mes affaires.

Je repars le lendemain matin sous un soleil et un vent radieux ! Voilà ! Enfin ! C’est un peu comme si je n’étais entré en Floride qu’aujourd’hui… Malgré tout, je ne boude pas mon plaisir et dévale les kilomètres en arborant une large banane en travers du visage.

C’est le début, pour moi du moins, de la route A1A. En gros, la route A1A est la route quasi unique d’une bande de sable dont la largeur varie de 100 m à 2 ou 3 Km et qui longe la côte de Floride sur quasiment toute la longueur. Cette ‘bande de sable’ est séparée du continent par une rivière dont la largeur varie elle aussi dans des proportions similaires.


Bien sûr, la fameuse ‘bande de sable’ est habitée sur une grande partie de sa longueur. Plus l’on se dirige vers le sud, et plus cela semble huppé.

De temps en temps la ‘bande de sable’ s’interrompt et il faut prendre un pont vers le continent avant de traverser l’embouchure d’un fleuve et reprendre un autre pont vers la fameuse ‘bande de sable’. En tout cas, au niveau orientation, y a peu de chances de se paumer…

Comme il fait vraiment très beau, je ne résiste pas à l'idée de vous faire une petite vidéo rien que pour vous...



Ce premier soir d’une journée passée à longer l’océan, je ne trouve pas d’endroit où demander à planter ma tente. Je campe donc une fois de plus au milieu d’une végétation d’arbustes tropicaux avant de repartir le lendemain matin, toujours vers le sud.


Vers 14H je suis à Edgewater et je passe voir l’un des 2 chasseurs qui m’avaient accueillis dans leur cabane au Canada (true story) à la mi-septembre. Comme à l’époque il ne m’avait pas caché qu’il doutait de me voir arriver vivant en Floride après avoir traversé des ville aussi ‘mauvaise’ que Chicago, Détroit et New-York, je me fais un plaisir d’aller lui prouver qu’il avait tort… Oui, je sais, je suis un peu mauvais des fois… ;-)

J’emprunte l’A1A qui traverse un parc national juste au nord du Cap Canaveral et je longe ensuite cette mythique base de la NASA depuis le continent.


j'y croise quelques armadillos dont l'un, complètement bigleux, ne s'aperçoit même pas que je suis là et lque je le filme... Il vient presque dans mes pattes... Hallucinant !


En fin de journée, je rencontre deux américains à vélo : Jasper et Jimmy.


Ils viennent du nord, Wisconsin et Minnesota. Ils sont partis de Madison, Wisconsin, il y a 2 grosses semaines et ont fait une partie du chemin en voiture. Comme ils ont l’air bien sympa, je me joins à eux pour finir la journée de vélo. Nous atterrissons ensemble derrière une église dont l’un des responsables nous autorise à camper là.

Nous profitons de la soirée pour faire plus ample connaissance. Jimmy est guide de kayak de mer et a pas mal voyagé et Jasper, je n’ai pas bien capté ce qu’il fait, mais je crois qu’il m’a parlé de cours de kite surfing. Ils se sont pris quelques semaines pour descendre jusqu’à Key West, la pointe de la Floride.

Le lendemain matin, je leur confirme qu’ils sont bien gentils mais qu’ils vont vraiment trop vite pour moi. En plus, ils sont pressés et veulent arriver sur Miami dans deux jours (soit dit en passant c’est 300 Km, faisable mais un peu rude…). De mon côté, la personne qui m’héberge à Miami, Heather Allen, une amie de devinez-qui ? Erin, eh oui… Ne peut me recevoir avant le 21, dans 3 jours donc. Nous nous séparons donc en nous souhaitant bonne chance et en espérant se croiser à nouveau un de ces jours.

Je continue pour ma part, toujours sur l’A1A, en direction de Miami, avec un vent de côté maintenant, tranquillement mais sûrement. La preuve...



En fin de journée, le ciel est menaçant et je me sens un peu las. Il faut dire que mes 3 dernières étapes m’ont vu accumuler 407 Km. Résultat, je m’offre un motel pour la somme faramineuse de 35 USD soit environ 27 Euro, y a pire…

Le lendemain, surprise, après seulement une quinzaine de kilomètres, alors que je fais ma pause Internet dans une chaîne de restaurants américano-écossais, je vois débarquer mes doubles-J. Moi qui les croyais au moins 30 miles devant moi… Il se trouve que leurs plans ont un peu évolué. Ils sont maintenant beaucoup moins pressés et ont donc moins roulé hier.

Nous reprenons donc la route ensemble. Je me mets dans leurs roues et profite de leur aspiration TOUTE la journée. Cela me permet, en dépit d’un vent de moins en moins de dos et de plus en plus de côté, de tenir une moyenne de 26 Km/h sur une étape d’environ 120 Km. C’est un record pour moi.

Nous profitons d’une pause pour faire un brin de baignade dont je vous mets ici une vidéo… Je tiens à préciser que je fais EXPRES de me gaméler dans l’eau tout au début de la vidéo… ;-)



Le soir, nous profitons du fait d’être 3 pour partager une chambre dans un motel pour encore moins cher qu’hier soir.

Le lendemain, avant de quitter le motel, j'aperçois deux perroquets verts dans un palmier au dessus de notre chambre. Ça sent vraiment les tropiques...



Nous continuons ensemble en direction de Miami


où nous arrivons en fin de journée après une bonne saucée en plein milieu de l’après-midi et 135 Km au compteur.



Je laisse mes sympathiques compagnons des 2-3 derniers jours et me rends chez Heather et Glenn.

Ils vivent avec Willy, leur chien, à environ 15 Km du centre de Miami, près de l’université, dans un quartier résidentiel lui aussi typique de la région… Ils sont, évidemment, extrêmement sympathiques.

Le lendemain de mon arrivée chez eux, je me rends dans le centre pour visiter un peu


et essayer de de récupérer des infos sur le moyen de me rendre par bateau jusqu’à Cancun… Je fais chou blanc et dois commencer à envisager la solution aérienne… Pas cool…

Je retrouve ensuite Glenn devant l’American Airlines Arena pour assister à un match de basket de NBA entre l’équipe du moment : les Miami Heats de Lebron James et les Indiana Pacers de… l’indiana…


Vivre un match de basket américain est l’une des expériences que je voulais vraiment faire, les 3 autres étant : un match de foot américain, une partie de baseball et un match de Hockey.

Bon, pour le basket je suis content car j’ai vu l’équipe médiatique du moment (gros transferts récemment, grosses attentes…) et le spectacle hors basket, dans les tribunes et pendant les pauses valait vraiment la peine (et les 30 dollars du billet d’entrée). En revanche, les Heats ont joué leur plus mauvais basket de la saison et se sont lamentablement inclinés à domicile 78 à 93 face au Pacers. Heureusement, tout étant bien qui finit bien, on a eu le droit à l'inévitable demande en mariage à la mi-temps.



Demain je me rends à Miami Beach, pour voir vraiment ce que ça donne. Après-demain c’est Thanksgiving dans un foyer américain, avec Dinde et invités et tout et tout, et vendredi je repars en direction de Key West. Le plan est d’atteindre Key West le 28, revenir en vélo stop le 29 à Miami et prendre mon avion (oui, bye bye la croisière, je me suis résigné…) depuis Fort Lauderdale pour Cancun le 30 novembre…

Voilà voilà…

Et comme on dit ici : "Rappy Sanksgibin amigos" ;-)

Bon, puisque certains s'en inquiètent toujours et puisque c'est devenu le sujet de préoccupation d'une bonne partie d'entre vous, bien devant la guerre à venir en corréens de Made in et corréens du rouge, ou le calcul de l'âge de votre retraite au siècle prochain, je tiens à vous rassurer, mes genoux vont bien... Sauf le droit qui est toujours un peu enflé... L'enflure...


mardi 9 novembre 2010

LA GEORGIE SUR MON ESPRIT 2 - LE RETOUR DE LA VENGEANCE...

Salut salut,




Ce matin... Euh... Ce midi, plutôt (il a bien fallu que je me couche TRES tard pour mettre en ligne le précédent message), je repars de chez Solene et Ari en les remerciant chaleureusement de l'excellent accueil dont j'ai bénéficié.

Je reprends la route tranquillement, sous un ciel des plus bleux, à travers un enchainement de petites collines et de prairies cloturées sur de petits plateaux.



C'est très agréable, d'autant que le vent est docile et les arbres ont des couleurs toujours aussi chaudes.



J'arrive à Appomatox en fin de journée (lieu de la rédition de Lee à Grant marquant la fin de la guerre de sécession) et trouve un fermier super sympa, Johnny, qui me laisse dormir dans l'une de ses granges.



Je repars le lendemain sous un soleil hivernal. Gants, bonnets et cycliste long sont de rigueur ! Les paysages et le reliefs sont comme hier et la journée est uniquement consacrée à rouler. Résultat, En commençant le vélo à 10h30 et en terminant à 18h, je parcours tout de même 121 Km. Cela faisait un moment que ça ne m'était pas arrivé. A la sorti de Danville je me fais inviter par Bob, un gars sympa qui a, semble-t-il, rencontré Dieu,


 et qui fait une bonne action en m'évitant les températures nocturnes de ce début novembre... Il faut dire que je ne suis pas encore tout à fait en Floride...

Je repars après une bonne nuit bien au chaud, et après avoir remercié Bob. ma journée de vélo n'a rien de remarquable si ce n'est que j'entre en Caroline du Nord et enchaîne une deuxième journée d'affilée à plus de 120 Km. Il semblerait que je retrouve un rythme convenable...



En fin de journée, je passe Winston-Salem, où je n'aimerais pas habiter... Et je ne dis pas cela parce qu'il pleut, mais bon, on ne peut pas dire que ça arrange vraiment le côté moche et usine de ciment d'une partie du centre-vile...

Je trouve à m'héberger dans le jardin de David, un banlieusard américain sympa qui me laisse camper chez lui.

Le lendemain, il pleut. Ce n'est pas une surprise puisqu'ils l'avaient annoncé sur internet. Cela reste néanmoins une déception... D'abord parce qu'ils ne se sont pas trompés à la météo, et ensuite parce que je vais être mouillé, humide et avoir froid toute la journée.

Heureusement, la pluie se calme rapidement et je n'ai pas trop à en souffrir. La journée de vélo est un peu comme hier : assez inintéressante. Entre petites côtes et petites descentes qui se succèdent interminablement et villages tous les 20 Km avec leurs lots de coiffeurs, assureurs, garagistes, centres commerciaux et 'hambourgueurs'...

C'est marrant, j'ai l'impression d'être dans une sorte de ventre mou du voyage. Avec plus de 5000 Km au compteur on peut décemment affirmer que le 'début' est passé et que maintenant s'installe un espèce de routine. Et puis il faut dire que je suis assez impatient de rejoindre mes prochaines étapes importantes : Atlanta et Miami. Atlanta dans 4 ou 5 jours parce que j'y serai reçu chez la soeur d'Erin (celle du tonton à Chicago) et en plus c'est la ville de Caca Collé et Martin Luther King... Et Miami dans un 3 semaines parce que c’est Miami, quand même ! Bon, surtout, je veux pouvoir à nouveau rouler en T-shirt et ainsi parfaire mon bronzage cuivré manches courtes et cuisses bi-colores…

En fin de journée, je suis à Cornélius, un bled de la banlieue nord de Charlotte. Un irlandais qui habite là m’autorise à camper sur le terrain qui jouxte celui de sa maison et qui lui appartient également. Bien qu’un peu méfiant au début, la pitié et le froid finissent par l’emporter… Il ne tarde pas à m’apporter une assiette d’un succulent ragout de boeuf. C’est adorable de sa part. Je dévore ce bon repas chaud avant de me mettre au sac (eh oui, ce n’est pas un lit, mais bien un sac de couchage qui m’accueille tous les soirs…) pour un repos nocturne bien mérité.

Aujourd’hui, je vais voir Charlotte. Vingt ans après Laurent qui visita jadis cette ville à la frontière des deux Caroline lors d’un voyage scolaire de seconde, c’est mon tour ! Bon, je ne peux pas dire que je sois bluffé ou plus impressionné que cela, mais au moins il fait beau et la traversée du centre-ville ne pose aucun problème de sécurité circulatoire…



Je poursuis donc vers le sud et entre donc en Caroline du Sud. Je passe Rock Hill et termine, après avoir vu mes premiers champs de cotton, aux abords du bled de Lewis.

En fait, et pour reprendre une espèce de tradition initiée avec Richard au début de notre voyage ‘Paris – Shanghaï’(souvenez-vous, formidable !!!), je demande à des pompiers si je peux camper sur le terrain de leur caserne. Le responsable, fort sympathique, accepte tout de suite et j’installe donc ma tente derrière le bâtiment. Mais, car il y a un ‘mais’, ce que je ne savais pas, c’est que les pompiers organisaient ce soir là un ‘Turkey Shoot’, une sorte de concours de tir pour réunir des fonds pour la caserne. Or, sans doute ne l’ignorez-vous pas, le tir à la carabine ça fait du bruit… J’assiste donc à la reunion d’une bonne quarantaine de personnes, la plupart chasseurs, en treillis, avec leurs enfants parfois, en treillis eux aussi, qui viennent tirer sur des cibles de papier dans l’espoir de gagner un jambon, une dinde ou de l’argent. C’est évidemment une expérience très enrichissante pour moi et je ne me prive pas pour mitrailler moi aussi, avec MON Canon, parfaitement, et me renseigner sur les pratiques locales. Je n’ose aborder le sujet du racisme mais je remarque néanmoins qu’il n’y a aucun black dans cette joyeuse et bruyante (rapport aux fusils…) assistance…



Enfin, tout le monde est aux petits soins avec moi et comme la pluie commence à tomber vers 21H30 (heure avancée de la nuit pour mon rythme actuel, qui l’eût cru ?), ils arrêtent les pan-pans et je peux enfin aller me coucher. Je me suis apercu, au cours de cette soirée, que j’étais probablement allergique aux armes à feu… En effet, à chaque détonation, je sursautais… Mais vraiment, même si je les voyais tirer dans la direction opposée à la mienne, et même si la détonation n’était nullement une surprise, je sursautais quand même… Heureusement qu’ils ont eu la bonne idée de m’exempter du service militaire à l’Armée… Tiens, je suis sûr que ça va vous amuser de savoir pourquoi on m’a exempter : je vous l’donne en mille Emile, pour un problème au genou droit… Eh oui, vu que j’ai 2 vis de 4,5 et 5 cm au niveau du genou, ils m’ont laissé tranquille…



Bon, je repars le lendemain matin en direction du sud-ouest pour une nouvelle journée sous le soleil. C’est quand même vachement agréable de rouler sous le soleil sur de petites routes de campagne…


 En fin de journée j’arrive sur le lac Greenwood, que je traverse,

 
et me trouve un jardin où camper... Mais pas n’importe quel jardin... Celui de Patrick et sa famille. En fait, il s’agit d’une famille en train de fêter l’anniversaire de l’un d’eux : Brandon (si je me rappelle bien...). Il y a Patrick, bien sûr, le proprio de la maison dans le jardin de laquelle je campe. Il est complètement bourré mais m’a à la bonne et se montre particulièrement sympathique avec moi. Il y a sa femme : Heather, le frère de sa femme, le fameux et sympathique Brandon, la femme de celui-ci, Shannon, je crois et le père de Brandon et Heather : Rooster (c’est son surnom). Ce dernier vient d’Alhabama et se définit lui-même comme un ‘redneck’. Il est malgré tout assez drôle et je passe une étrange soirée parmi ces gens avec qui j’ai VRAIMENT très peu en commun (si ce n’est quelques gènes généraux du genre humain…) mais qui m’accueillent comme si je faisais partie de la famille… Bon, cette fois encore, je me dis que ça se serait peut-être passé autrement si j’avais eu la peau un peu plus basanée, les yeux et les cheveux moins clairs…


Le lendemain, une surprise m’attend. En effet, cette nuit, il a gelé. C’est donc mon baptême du gèle dans cette configuration tente/sac de couchage kiperséplumes. Apparemment c’est bon… Le thermomètre pourrait descendre plus bas sans problèmes. C’est bon à savoir.


Je repars en direction de la Géorgie que j’atteins dans l’après-midi après avoir traversée le fleuve Savannah qui ressemble plus à un lac qu’à un fleuve. Décidément, ces ricains, il faut toujours qu’ils fassent tout plus grand que les autres…


Ce soir, j’opte pour la tranquilité. Finis les concours de tir ou les anniversaires chez les rednecks. Je me trouve un petit vieux qui vends des vélos retapés pour squatter une petite place de son terrain. Et puis je vais me coucher car demain une GROSSE journée m’attend. Je dois me faire une étape d’environ 150 Km.

Et c’est partie ! Cette nuit encore il a gelé, mais je dois quand même réussir à sortir de la tente et décoller avant 8H. Et je peux vous dire qu’au petit matin, par ces températures, ce n’est pas le plus facile…

Ensuite, je pédale comme un dingue en direction d’Athens que je traverse avant même qu’il ne soit 10H. Le reste de la journée est une lutte inégale entre le vent et moi… Je dis inégale parce que c’est moi qui gagne… ;-) En effet, après 157 Km, dont environ 120 CONTRE le vent, j’arrive ENFIN à destination, de nuit mais quand même !

Je suis accueilli chez Becky et Stephen, La soeur d’Erin, et son mari, dans leur magnifique maison d’Holly Springs, à environ 70 Km au nord d’Atlanta.

Voilà voilà pour les dernières nouvelles.

J’imagine que la prochaine fois que vous entendrez parler de moi, je serai sous un soleil tropical à siroter une agua de coco parmi mes amis les anti-castristes… Tout un programme

En attendant, petit bonus pour vous, bandes de veinards...
Voici The dessin que Damien, vous vous souvenez, le copain de Flore, chez qui je squattai jadis, il y a un peu plus de 2 mois, tout au début de ce voyage, à Montréal. Je vous avais dis que le gars était un dessinateur de talent. Eh ben il m'a fait un dessin de moi rien que pour moi que je suis trop contente que je vous le montre...

Notez le T-shirt Cobra... Trop la classe, non ?

En attendant, vous pouvez retrouver (et je vous y invite violemment) les productions graphique de Damien à l'adresse suivante : http://ouvrelesvannes.canalblog.com/
Faites passer le message !

lundi 1 novembre 2010

NEW-YOYORK AVEC TOI

Salut les gens.

Long time no heard from the gars Yoyo, n'est-ce-pas ? Le dernier message remonte aux chutes du Niagara, il y a presqu'un mois de cela. J'ai parcouru tellement de kilomètres depuis et vu tellement de choses que ça me paraît une éternité. Et comme j'espère que vous attendez mes messages avec impatience, j'ose supposer que cette éternité a été partagée...
Je repars donc de Niagara et traverse immédiatement le pont pour rentrer de nouveau aux Etats-Unis. Aucun problème de formalités et je me retrouve dans l'état de New-York. Je sors de Niagara sous un temps de chiottes qui s'améliore au fil de la journée. Je termine néanmoins épuisé après 90 km. J'ai vu une grange arborant le drapeau arc-en-ciel et me suis dis que je trouverais plus facilement de la tolérance chez ses proprios... Bingo ! Le bonhomme qui habite là est fort sympa et me laisse évidemment camper dans son jardin. Il me montre son saule pleureur vieux de plus de 200 ans, si gros qu'il faut une quinzaine de personnes se donnant la main pour faire le tour. Impressionant 




Je repars le lendemain et doit vite affronter une petite pluie qui va finalement durer toute la journée. je traverse Rochester complètement trempé et termine finalement à la sortie du village de Phelps. Les gens qui me laissent camper dans leur jardin font une très bonne action car la nuit est en train de tomber et je ne sais vraiment pas où aller. Mon réchaud fait des siennes et je ne peux même pas m'en servir pour sécher mes affaires. Bref, c'est un peu la lose...
Dans un élan de désespoir sans précédent, je décide de m'arrêter à Syracuse demain soir et de loger à l'hôtel ! Oui, parfaitement, à l'hôtel ! Et tant pis pour le mythe de l'aventurier qui s'écroule auprès de certain d'entre vous... J'en ai marre de la pluie et de l'odeur des chaussettes mouillées qui sèchent dans ma tente et que je ne peux même plus faire sécher dans ma casserole sur mon réchaud le matin.




Je me lève donc le matin sous une pluie toujours omniprésente mais avec la satisfaction de savoir que ce soir, dans 120 Km, je serai au chaud et au sec. La journée de vélo est pire qu'hier car je crève 2 fois et la pluie rend la chaussée glissante et donc un peu dangereuse. Malgré tout, j'entre dans Syracuse vers 20 heures, à la nuit tombante. Je rejoins l'hôtel repéré sur Internet. C'est une auberge de jeunesse à 20 $ la nuit, ce qui est très correct pour ici.
Comme ma roue arrière est en train de (déjà) rendre l'âme (un rayon est tellement tendu qu'il est en train d'arracher l'intérieur de la roue !),




j'ai décidé de rester une journéee complète sur Syracuse. Je peux donc visiter la ville (rien d'exceptionnel, de mon humble avis), et m'occuper de ma roue. le gars du bikeshop et adorable. Il me fait une réduc et me monte la roue qu'il vient de me vendre.



Je repars le jour suivant de Syracuse en direction de Boston. En effet, j'avais prévu de ne pas aller à Boston pensant que je n'en aurais pas le temps avant de me rendre à New York (RDV avec Cécile le 15 octobre). C'était sans compter sur la renaissance de mes genoux bioniques et mon rythme de malade : environ 120 Km par jour roulé ! J'ai donc le temps d'aller à Boston et j'en suis ravi.
Les étapes entre Syracuse et Boston sont plutôt cools. Il fait. beau et le nord des Apalaches (que je traverse) ressemble plus à de grosses collines qu'à des montagnes.... Un peu comme la Creuse... Les couleurs des arbres sont chaudes et je trouve facilement des fermes ou des maisons près desquelles on me laisse planter la tente. Bref, le bonheur cyclotouristique.



J'arrive donc sur Boston après 4 jours sous le soleil et après avoir traversé Albany, la grosse ville du coin, en compagnie d'un cycliste autrichien croisé sur la route.






Faute d'un plan hébergément, je dois me résoudre à une auberge cher, pas top top, en dans un quartier moche à une demi-heure du centre à vélo. Tant pis, je visite un peu demain matin et repars dans la foulée.




C'est donc ce que je fais ce matin, le fameux liberty trail qui évoque au détours des rues et autres monuments les prémisces et grands évènements de la guerre d'indépendances que les treize colonies originelles menèrent contre la couronne britanique.




Je repars ensuite en direction de Plymouth. Mais pourquoi Plymouth me direz-vous ? Bonne question, vous répondrai-je ! Eh bien, parce que c'est là-bas que le Mayflower, l'un des premiers bateaux remplis de colons cherchant une vie meilleure et une plus grande tolérance religieuse ont débarqué en 1620. Aujourd'hui Plymouth est une jolie bourgade touristique où l'on peut voir une réplique du bateau : Le Mayflower II, ainsi que The Rocher sur lequel ils ont posé le pied en débarquant. Bon, le bateau, d'accord, c'est plutôt intéressant. Euh.. le rocher, par contre, y a un léger abusage sur les symboles... (avant que vous ne m'incendiez de commentaires plus ou moins réprobateurs, OUI je sais qu'on dit 'abus' et pas 'abusage', c'était juste pour le style... Vous êtes contents ? vous avez tout gâché...)





Bref, je repars avant la tombée du jour mais me retrouve tout de même à sonner chez des gens une fois la nuit tombée pour demander un carré d'herbe dans leur jardin. Jusqu'à présent, au pire du pire, le proprio m'inventait une pauvre excuse du type 'j'ai un chien en liberté sur mon terrain, vous ne pouvez donc pas camper sur mes 50 hectares...' pour me dire gentiment de tenter ma chance ailleurs, mais c'était le pire du pire. D'ailleurs, dans la majorité des cas on me laisse camper du premier coup. Sauf cette fois-ci. Le gars sort de chez lui en gueulant, en m'insultant,  et en me menaçant physiquement (il s'approche très près de moi en forçant la carrure de ses épaules). Je lui dis de se calmer et que je m'en vais et qu'il n'a pas besoin de s'énerver et que je suis désolé de l'avoir dérangé et que je m'en vais et que 'voulez-vous me reposer par terre tout de suite, si, si, j'insiste...'
Bon, il a facile 55 balais mais je ne veux vraiment pas avoir à me battre avec lui. D'abord parce que je ne suis pas ici pour me battre, ensuite parce qu'il pourrait gagner (le con !), et enfin parce qu'il est plus grand que moi et que je ne tiens pas à déroger à l'un de mes principes de vie les plus anciens : 'ne jamais se battre avec un plus grand que soit'.
Je repars finalement en évitant noblement le combat... Ceci dit, je suis un peu choqué de cette réaction alors que je n'ai fait que trois pas sur sa pelouse pour frapper à sa porte à 18H30... Oui, on est dans l'Est et la nuit tombe très tôt.
Le bonhomme suivant,  un kilomètre plus loin, est bien plus sympa, même s'il me fait le coup du chien en liberté. Il me conseille néanmoins une église à 5 minutes d'ici. Je suis son conseil avec bonheur puisque le curé (église catholique !) est fort accueillant, alors qu'il n'est même pas irlandais et que ça fait un moment que j'ai du poil et le droit de vote...
Le lendemain je repars assez tôt et quitte le Massachussets pour entrer dans Rhode Island, petit état maritime et très riche du coin...  Je dois vous dire que Rhode Island n'est pas très 'bicycle friendly' comme on dit ici. Je prends la route numéro 1, celle qui longe la côte, en direction de New Haven, ma prochaine et dernière étape avant New York City. Malheureusement, en sortant de Newport, je me retrouve coincé par un pont interdit aux vélos. Je n'ai pas le choix, je dois faire du pick-up stop. Heureusement, un gars sympa nous embarque, mon vélo et moi. Il y a un deuxième pont un peu plus loin, lui aussi interdit aux bicycletteux. Pas de problème, mon chauffeur du jour me le fait également traverser. Trop cool ! Je termine ma journée dans le jardin d'un jeune couple avec deux enfants en bas âge. Ils sont très prèvenants.
Le lendemain, je repars en direction de New Haven où je devrais être ce soir si j'arrive à m'avaler une cent-vingtaine de kilomètres contre le vent et deux énormes ponts. Cette fois-ci, Connecticut oblige, les ponts possèdent un trottoir où je peux circuler. Le vent, lui, me fait toujours autant suer mais l'envie d'arriver me donne les jambes pour le braver et c'est vers 18 H que je débarque chez une petite cousine de Cécile qui vit à New Haven. 




Elle m'accueille comme un roi et je profite de la journée suivante pour me redonner un aspect présentable, tant sur le plan hygiènique que pillaire... Il faut dire que c'est demain que je retrouve ma chérie à New York.
Bon, arrivé là commencent nos vacances de 2 semaines, à Cécile et moi, et je ne vais évidemment pas vous les raconter. Pour info, nous sommes restés 6 jours à New York, 2 jours à New Haven (toujours excellemment accueillis par la petite cousine de Cécile), 2 jours à Philadelphie et 4 jours à Washington. Comme en plus il a fait souvent beau on a pu en profiter à fond. Voici tout de même quelques photos parce que, vraiment, c'était top !















Ce matin, Cécile est repartie de Washington en bus pour se rendre à New York afin de prendre l'avion du retour.
De mon côté, j'enfourche mon vélo, après 2 semaines de pause, sous un ciel bleu mais venteux et par de fraiches températures. 




Le 'mais' de la phrase précédente, vous l'aurez compris, signifie que le vent est contre... Ça aurait été trop beau... Comble de misère, dans une descente sur un piste cyclable en sous bois, je glisse sur une flaque de boue cachée par des feuilles mortes. Résultat : une nouvelle rotule apparaît sur ma rotule droite. Je mets des glaçons dessus rapidement et repars dans la foulée de peur de ne plus pouvoir pédaler si j'attends trop longtemps...




 Finalement j'arrive à pédaler encore 50 Km avec mon double genou et trouve finalement un terrain ou camper à la sorti de Warenton. Je ne sais pas quelle tête aura mon genou droit demain et si je pourrai reprendre la route, je verrai bien... Et moi qui m'apprêtais à vous rassurer définitivement concernant mes genoux... M'enfin... 

Ce matin la dame de la maison du jardin où je campe m'invite à petit déjeuner des pancakes aux myrtilles qu’elle a préparé pour l’occasion. Le problème c’est que l’on se retrouve à faire la prière avant le repas our remercier le petit Jésus de lui avoir donné la recette des pancakes aux myrtilles. Je n’oppose pas mon scepticisme antireligieux à ce petit rituel car après tout elle a eu la gentillesse de me laisser camper chez elle cette nuit et de me faire un bon petit déj ce matin…


Je repars en la remerciant et en priant, cette fois ci les dieux de la médecine et du sport : Lance Armstrong et Alberto Contador, que mon genou droit veuille bien fonctionner aujourd’hui. Miracle, Alberto le biftek et Lance la seringue m’ont entendu, ça roule…

Ça roule meme tellement bien que je vais me grimper les 900 mètres de dénivelé du Skyline Drive pour me retrouver, le jour finissant, sur cette fameuse route des crêtes don’t tout le monde m’a dit le plus grand bien… 


C’est difficile, se grimper une basse montagne sur un genou et demi, mais les arbres multicolores et la lumière du jour qui se termine me font passer cette douloureuse pilule. Une fois là-haut j’assiste meme au coucher du soleil sur la vallée de la Shenandoha River.






Je poursuis ma route de nuit pendant quelques kilometres afin d’atteindre un camping repéré sur la carte. Je m’attendais à un camping Presque sauvage, sans électricité ni eau courante, juste avec un bonhomme qui passerait le matin pour dire : “ehm oh, faut raquer maintenant” (si si, ça existe, j’en connais un comme ça, sauf qu’il y a l’eau courante, aux îles Lofoten en Norvège…). Mais non, au contraire, il y a du monde, des feux de camp et une cahute avec des rangers (on est dans un parc national et ce sont eux qui les gerent, sous les orders de Chuck Norris bien sûr) pour m’accueillir et m’indiquer mon emplacement. Il y a également une grande pièce dans une maison de bois avec une cheminée, Internet et un gars qui joue Les Beatles à la guitare… Bref, tout ce qu’il me faut pour passer une excellente soirée et consoler un peu mon genou gauche de ne pas avoir une aussi grosse tête que mon genou droit…


D’habitude, j’enchaîne avec des débuts de phrase du type : “Le lendemain” ou “Le jour suivant”, mais cette fois-ci je m’attarderais un peu sur la nuit. En effet, cette nuit, sous le vent qui secouait les branches des arbres et les feuilles mortes, j’ai clairement distingué le pas lent mais assure d’un quadrupède omnivore de taille souvent respectable et de griffes souvent un peu trop longues… Oui, un ours est passé à une dizaine ou une quinzaine de mètres de ma tente (voilà qui ne va pas faire plaisir à ma mère…). Bien sûr, poliment, je suis un garcon bien élevé (voilà qui va faire plaisir à ma mère…), j’avais suivi les consignes de sécurité et enfermé ma nourriture dans la grosse caisse métallique prevue à cet effet. Mais tout de meme, je dois dire que je n’étais pas très rassuré…

Enfin, l’ours n’est pas venu me chercher dans ma tente pour une partie de chat et souris option indigestion, et je peux donc repartir tranquillement ce matin sous un superbe ciel bleu, à travers les bois jaune-orangés, 




en direction du sud. La route des crêtes oscille entre 1000 et 1200 mètres d’altitude sur les prochains 25 kilomètres. Ensuite, c’est la descente.

Comme je compte me rendre à Charlottesville ce soir, je dois redescendre de mes hauteurs Skyline Drivienne. C’est pour moi l’occasion de tester le profilage de mon vélo, de mon casque, en bref, de tout mon équipement, pour atteindre la fulgurante vitesse de 65 Km/h, bien loin, somme toute, de mon record personnel de 82,4 établi au début de ce voyage dans un pays où ils n’ont pas peur du dénivelé : Le Canada. Enfin, ce soir, j’arrive à Charlottesville où je suis accueilli par une amie d’une amie de Cécile : Solene (et Ari son mari). Ils sont extrêmement sympathiques et leur accueil sera forcément un bon souvenir.

Demain je repars en direction du sud. Atlanta est la prochaine grande ville que je traverserai et d’où j’essayerai de vous donner des nouvelles.

À plus les gens.