Bienvenue sur le blog du gars Yoyo sur son vélo !

Bienvenue sur le blog du gars Yoyo sur son vélo !

jeudi 23 septembre 2010

CHICAGOYOYO

Salut, salut.
Ça fait un bail, hein ?
La dernière fois, je vous ai laissé alors que j’allais prendre le train de La Tuque pour Senneterre, à environ 300 Km à vol d’oiseau, rapport à mes genoux, vous vous rappelez ? En même temps, si vous ne vous rappelez pas, vous n’avez qu’à descendre un peu plus bas et relire la FIN du message précédent, et hop, le tour est joué, fini Alzheimer…
Bref. Ce matin du 8 septembre, je me fais déposer à la gare de La Tuque par le père d’Antoine qui, avec sa femme, la maman d’Antoine (vous suivez ?) se sont vraiment bien occupés de moi. Me voici requinqué. D’autant que je ne remonte pas sur le vélo avant demain. Je laisse donc cette excellente famille d’accueil en


 espérant les revoir, ici ou en France, ou ailleurs, pourquoi pas, et embarque donc dans le fameux train qui n’a que dix minutes de retard (ce qui n’était pas arrivé depuis au moins 3 ou 4 éclipses de soleil, paraît-il…).


Ici, les distances étant ce qu’elles sont et la rudesse du territoire ce qu’elle est, il n’y a pas de lignes électriques au-dessus de la voie ferrée. C'est déjà énorme d’avoir posé des rails, ils n’allaient pas en plus électrifer tout ça… Surtout au prix du gas-oil par ici… Bref, il s’agit donc d’un train qui fonctrionne au diesel et qui klaxonne très fort dès qu’il arrive dans un bled ou qu’il croise une route ou un chemin… Les barrières sont rares.


En ce qui concerne le prix, il va de mise avec le confort. 90 CAD (environ 70 €) pour ma bicyclette et moi. Les sièges sont larges et spacieux, et en plus, on n’est que 13 dans le train… Même s’il n’y a que 2 wagons, un pour les passager et un pour les bagages (véridique… comme quasiment tout ce que j’écris dans ces messages d’ailleurs…), on peut dire qu’on n’est pas trop serré.


Je suis content car le temps, prévu bouché et pluvieux, se dégage rapidement et me premet de profiter du paysage, principalement des forêts, des lacs et des rivières, mais quand même, c’est joli.


Malheureusement, ça se gâte en arrivant sur Senneterre, avec seulement une heure un quart de retard. La première fois cette année, d’après le contrôleur, qu’il a si peu de retard. Je sors donc un peu du centre bled et loge finalement dans une espèce de grosse remorque. Je ne sais pas ce que le proprio mets dedans d’habitude, mais c’est propre et sec et c’est lui même qui m’a autorisé et même recommandé de dormir dedans.



Le lendemain, c’est reparti. Après 2 jours de grand repos, j’imagine que mes genoux vont me laisser tranquille. C’est vrai le matin, mais ça se déterriore au cours de la journée. Enfin, vous connaissez l’histoire, je ne vais pas vous la re-raconter à chaque fois… Les kilomètres s’enchaînent moyennement bien, rapport au vent qui n’est pas trop d’accord pour me faciliter la tâche. Vers midi je suis au Val D’Or, un ancien village minier. Je jette un coup d’œil en passant aux maisons traditionnelles conservées dans un coin du village et repars aussitôt.


Au fur et à mesure que la journée avance, hé bien moi aussi ! Non, c’est pas ce que je voulais dire, mais c’était trop beau… Non, en fait, je voulais dire qu’il fait de plus en plus beau et je termine donc une journée de 132 Km sous une lumière des plus photogéniques près du bled de Mc Waters.



Le jour suivant je traverse Rouyn-Noranda, une sorte d’agglomération qui fait office de capitale régionale et en profite pour faire quelques courses avant la brousse. Au cours de cette journée je sors du Québec et entre en Ontario. De ce côté-ci de l’Ontario on parle encore un peu français, mais ça s’estompe rapidement.


Je croise des ours…


en bois, rien de bien dansgereux… et continue ma route jusqu’à engelhart dernier gros village avant la brousse de chez bois de conifères ! Je profite une fois de plus de la lumière de fin de journée pour claquer quelques photos de lacs et finis par planter ma tente derrière une station service en plein Engelhart.


Le lendemain, c’est le début d’une errance de cinq jours à travers la forêt. Quasiment aucun village ou magasin, et quand il y en a, ils n’ont vraiment pas beaucoup de choix pour moi… Le problème c’est que moi, naïvement, je pensais que s’il y avait un village indiqué sur ma carte, il y avait forcément un magasin… Erreur mon cher Watson. La réciproque est peut-être vrai mais mais pas la proposition originale…

En tout cas, si ce n’est l’horrible vent contre, ma journée se déroule sans encombre et je termine le soir, complètement vidé (et endolori des genoux et chevilles… oui, un peu de nouveauté, pourquoi pas ?) après tout juste 101 Km. Ceci dit, je ne suis pas très rassuré car je suis sur un territoire de chasse à l’ours et même si mes plus récents interlocuteurs ont tenté de me rassurer, je stresse un peu à l’idée d’un ours qui souhaiterait goûter à mon sens de l’hôspitalité et plus si affinité, le tout sous ma tente (toujours pas sous ma ‘tante’).


L’endroit où je campe est juste au bord d’une rivière, sur une espèce d’aire de repos. Il y a de gros containers métalliques qui sont en fait des poubelles. Elles ferment avec une poignée spéciale afin que les ours ne puissent pas les ouvrir. C’est super rassurant je vous dis. En tout cas, je fais comme tout le monde m’a conseillé : je laisse ma nourriture dans un sac plastique, accroché à une branche d’arbre à une vingtaine de mètres de ma tente.


Le lendemain je suis heureux de voir qu’aucun ours ne m’a dévoré pendant la nuit, ce qui va me premettre de continuer mon voyage dans de bonnes conditions, et qu’en plus, bonheur ultime, aucun ours ni écureuil n’a touché à mes barres de céréales ou mes spaghettis… Et je reprends donc la route sous un temps couvert qui se dégage peu à peu pour laisser place… au vent. Eh oui ! Encore et toujours lui… C’est évidemment très déprimant mais je n’ai pas le choix. Il faut que j’avance. Je prends donc mon mal en patience et parcours petit à petit les kilomètres qui me séparent de la destination que je me suis fixée pour aujourd’hui. Je fais souvent des pauses pour boire un coup ou grignoter des barres de céréales, et je repars toujours aussi navré de voir que le vent ne faiblit pas.

En fin de journée la route se transforme en chemin de graviers. En fait, c’était plus ou moins prévu mais APRÈS l’intersection avec la 144. Or, présentement, je me coltine 15 kilomètres de graviers, parfois épais et presque pas roulables, AVANT la fameuse intersection.


 Mon but pour aujourd’hui était d’atteindre cette fameuse intersection pour voir si je prenais la 144, belle et large route asphaltée, vers le sud, entraînant un détour d’au moins une journée de vélo, minimum… Ou si je pouvais prendre la route de Sultan (qui mène au bled de Sultan), charmante petite route de gravier pendant 80 kilométres, aussi surnommée ‘Satan’s Road’ rapport au jeu de mot… Comme le soleil en a encore pour une petite heure avant de se coucher, je décide de m’engager sur Satan’s Road.

Un pick-up me double après quelques kilomètres et s’arrête pour me demander si je ne suis pas perdu (pas le pck-up, hein… son chauffeur…). Je lui dit que non et j’en profite pour me renseigner à nouveau sur les ours. Son discours se veut TRÈS rassurant. Il me dit que ça ne craint rien du tout, que ce sont de petits ours, qu’il n’y a pas de grizzli dans l’est du Canada et que, globalement, c’est tranquille pour moi si je veux camper au bord du chemin plus ou moins dans la forêt.

Me voilà relativement rassuré. Je termine donc ma journée de vélo après 101 Km (oui, je mets un point d’honneur à ne pas rouler moins de 100 Km par jour… Je sais, c’est un peu stupide, mais bon, qui ne l’est pas…). Je trouve une espèce de chantier de déboisement qui me rappelle un peu des choses que j’ai pu voir en Amazonie. Un véhicule de chantier trône au beau milieu de ce décors végétalo-apocalyptique. Je plante donc ma tente juste à côté, ça me rassure, et je laisse mon sac de bouffe un peu plus loin.


Décidément, les ours et les écureuils ne semblent pas être particulièrement attirés par mes barres de céréales, mon Tang orange et mes spaghettis. Tant mieux.

Me voici donc reparti sous un sympathique orage et toujours contre le vent en direction de Sultan.


Malgré tout je roule pas mal et suis à Sultan en milieu d’apràs-midi. J’y trouve un ‘magasin’ où acheter un peu à boire et à manger. Il s’agit en fait d’un magasin d’appâts pour la pêche et la chasse. J’y trouve quand même un peu de Coca et des chips pas bonnes. La dame qui le tient me prend en sympathie et m’offre un sandwich ainsi qu’une autre cannette. Elle m’explique un peu la région, la chasse à l’ours et à l’élan.

Pour les ours, c’est simple : il suffit d’acheter un permis pour avoir le droit de tuer un ours. Ce n’est pas donné et il n’y a bien sûr (et heureusement !) aucune garantie… Pour les élan, c’est encore plus drôle. Les chasseurs payent pour avoir le droit de participer à une loterie. Les quelques chanceux qui sont tirés au sort auront le droit de tuer un élan (un peu moins chanceux lui… Mais bon, le malheur des uns ne fait-il pas le bonheur des autres…?). Les autres, ils attendront l’année prochaine, ou du moins, la prochaine période de chasse, et tenteront à nouveau leur chance à la loterie.

C’est également elle qui me dit que je me trouve au cœur de la région qui concentre le plus d’ours de tout l’Ontario, plusieurs centaines de milliers d’après elle… Nous terminons notre conversation sur une note un peu moins positive. D’après elle, les ours sont TRÈS dangereux et il faut les ‘respecter’. Je la rassure en lui disant que je les respecte… Si elle voyait les photos que je mets sur mon blog, elle ne serait pas très contente je crois… Et je repars en direction de la route 129.

J’arrive à l’intersection de la route 129 peu avant la nuit et me dirige donc vers un camping que m’a indiqué la dame de Sultan. Ça s’appelle 5 mile lodge parce que c’est à 5 miles au sud de la susmentionnée intersection. Pas con, hein ? J’y campe au bord d’un lac avant de repartir le lendemain en direction du sud cette fois-ci (après être allé plein ouest cette dernière semaine).

Le vent est enfin avec moi mais c’est le relief qui s’en mêle maintenant. Beaucoup de côtes et de rivières à franchir. Les paysages changent un peu, rapport au relief, et ce n’est pas pour me déplaire. En fin de journée j’ai rejoint la Mississagi River et je la longe toujours en direction du sud.


 Au bout d’environ 140 kilomètres, je tombe, tout comme la nuit, sur 2 américains revenant broucouilles de la chasse. L’un vient de l’indiana, pas trop loin donc, et l’autre de la Floride. Ils m’invitent gentiment à dormir dans leur cabane de chasseurs. J’accepte gentiment et prends gentiment ma première gentille douche Mururoa de la semaine…

Ils me donnent quelques précisions sur la chasse et notamment sur le fait que, d’après eux, il n’y ap vraiment pas beaucoup d’ours dans la forêt. A part celui qui vient toutes les nuits essayer de bouffer leurs appâts mais qu’ils n’ont pas le droit de tuer car ce n’est pas sur le territoire pour lequel ils ont un permis. Pas con… l’ours…


Bref, je suis quand même bien content de dormir au chaud, dans un vrai lit et avec zéro millimètres de crasse sur le corps…

Et je repars le lendemain en espérant passer la frontière américaine le jour même. Je ne suis plus qu’à 120 Km de Sault Sainte Marie, le soleil est au rendez-vous et le vent semble plus ou moins avec moi.

Après une quarantaine de kilomètres, je me rends au bord d’une rivière où, m’ont-ils dit (les chasseurs d’hier), on peut voir les saumons remonter la rivière et bondir hors de l’eau, comme dans les documentaires à la télé… Eh ben c’est vrai, et c'est drôlement impressionant. Bon, certes, il y a là toute une batterie de pêcheurs (ou de chasseurs frustrés de ne pas attraper d’ours) et qui viennent, moyennant un permis de pêche bien sûr, jouer à la pêche aux canards et sortir des saumons de la rivière un peu comme les truites dans un bassin de pisciculture. C’est d’autant plus desepérant pour les poissons qu’un peu plus en amont il y a un barrage qu’ils ne pourront de toute façon pas franchir…



En repartant je demande à un voisin, Ben, de me dépaner pour mon vélo. Mon porte bagages arrière est en effet un peu en souffrance ces derniers temps. Le voisin s'appelle Ben, il est fort sympathique. Il m'aide évidemment à réparer mon vélo et me montre également les épées qu'il fabrique à partir de toles rouillées. Hallucinant !



Je continue ensuite sous le soleil et à travers la jolie campagne en direction de Sault. Je me trompe de chemin et me retrouve au bord d'un lac dans la propriété d'une dame très gentille, d'origine allemande, et qui m'invite à prendre le goûter chez elle. Elle m'explique que son mari a construit tous les chalets alentours de ses propres mains. Je suis sérieusement impressioné. Comme j'ai dû gravir une énooooorme côte et la redescendre ensuite pour venir me perdre chez elle, et comme il va falloir que je me refasse tout ce chemin en sens inverse, voyant mon écoeurement, elle me propose de me remonter en pick-up en haut de la côte, ce que j'accepte presque les larmes (de joie) aux yeux...



Je croise ensuite un autre cyclo-randonneur, un Ontarien, Jérémy, fort sympathique au demeurant. On commence à rouler ensemble et il me parle d’un endroit dans Sault où l’on peut camper gratuitement car c’est juste derrière un magasin de cycles qui soutient les voyages à vélo. Il me convainc d’y passer la nuit également et de ne franchir la frontière que demain matin.


Nous arrivons donc à Vèlorution en toute fin de journée et plantons nos tentes avant le déluge nocturne.

Le lendemain matin je remercie les gens de Vélorution dont l’état d’esprit m’impressionne (camping, sanitaires, bois pour le feu de camp et Internet pour les cyclorandonneurs, plus tous les petits services qui rendent le voyage tellement plus agréable, et tout cela sans aucune visée mercantile… Je dis : Chapeau !). Je quitte également Jérémy qui lui remonte ensuite vers le nord puis l’ouest car il se rend à Vancouver, à l’autre bout du pays. Je lui souhaite bonne chance car il veut arriver avant les premières neiges, et il lui reste encore 3000 bornes…



De mon côté je me dirige vers la frontière où je me trouve une demi-heure plus tard. Il s’agit d’abord de franchir un immmmmmmmmmmmmense pont. Ensuite, et cela devrait être un peu plus délicat, les formalités administratives. Finalement je crois que le pont fut le plus difficile. Parce qu’au niveau des formalités, ce fut tranquillou de chez son minou (Les gens qui ne connaissent pas l’œuvre de Michel Sardouille ne peuvent pas la comprendre celle-là…)…


Et me voici donc aux States.

Ayant du subir des températures un peu basses ces derniers jours, je ne perds pas trop de temps du côté américain de Sault et continue ma descente vers le sud à une allure qu’on pourrait qualifiée de ‘lancée comme un bras fort’. Il faut dire que le vent vient du nord et que cela m’aide un peu…

En fin d’après-midi un panneau m’indique que la route sur laquelle je roule est fermée rapport à un vague pont qui serait en refection. Pour moi, concrètement, cela signifie soit un énoooooorme détour, soit emprunter l’autoroute parralèle en mettant le vélo dans un pick-up en faisant du hitch-biking… Ça non plus, ça ne me botte pas. Je prends donc la troisième solution : je continue jusqu’au pont et je verrai bien sur place si ça passe ou pas… Je me dis, dans le pire des cas, que si la rivière n’est pas trop profond, jepourrais peut-être passer à gué.

En arrivant au pont je vois qu’il est VRAIMENT en réfection mais que, en faisant attention, je peux le franchir. Après avoir difficilement convaincu l’un des ouvriers du chantier, je passe finalement ce fameux pont en deux fois. D’abord les bagages, et ensuite le vélo.



Et me voici reparti. J’arrive ensuite, après 115 Km, au pont Mackinac, autre pont encore beaucoup plus énorme que celui de ce matin, que je ne peux PAS franchir à vélo, rapport à l’autoroute qui passe dessus. Je fais donc du stop et me fais prendre en pick-up par Brian, un fort sympathique bonhomme qui me dépose quelques kilomètres après le pont, pas très loin de Petoskey.

Comme c’est déjà la nuit et que je ne trouve pas d’endroit satisfaisant où me tenter, je décide de m’offrir un camping, un vrai. Et c’est comme cela que j’atterris dans un camping KOA, pleinement équipé de tout ce qu’il faut pour les campeurs… Sauf pour les tarifs : 22 USD ($) pour une petite tente de rien du tout pour une nuit… Snif…

Quoiqu’il en soit, je repars le lendemain en direction de Traverse City. En sortant de Petoskey j’emprunte une jolie piste cyclable à couvert, dans des sous-bois qui atténuent les effets indésirables d’un vent qui est de nouveau contre. Je traverse ensuite Charlevoix en compagnie d’un sympathique cycliste local qui me guide dans la ville.




Je poursuis tranquillement cette journée qui se termine à l’entrée de Traverse City, à Acme plus précisémment, où j’arrive à camper pas trop loin de la route, derrières des arbustes, dans un champ.

Le lendemain une grosse journée de vélo m’attend. En effet, je souhaite arriver le plus près possible de Ludington afin de pouvoir prendre le ferry pour traverser le Lac Michigan demain matin, à 9 heures. Or, 170 Km me séparent de Ludington. Hé ben, ni une ni deux, ni trois ni quatre, j’enfourche mon vélo pour ce qui sera jusque là la plus longue éatpe de ce voyage, en grande partie contre le vent, en cherchant pas mal de raccourcis à travers bois, forêts et campagne. Je tombe même sur deux dame qui veulent m'emmener dans leur pick-up pour m'aider. Je refuse en les remerciant tout de même chaleureusement.


 Au coucher du soleil je ne suis plus qu’à une dizaine de kilomètres de Ludington. Je peux donc trouver un endroit où passer la nuit. Pour ce soir, ce sera dans le jardin de Donna et Tom, un couple d’une cinquantaine d’années, artisans sculpteurs de leur état, et propriétaires de 5 chiens…



Après une nuit bien fraîche, on a frolé la première gelée, sous la tente… Je gagne le port et embarque sur le SS BADGER pour une traversée de 4 heures du Lac Michigan. Je ne vais pas vous raconter la traversée sur le ferry car cela reviendrait à vous raconter soit les épisodes 13, 14, 15 et 16 de la saison 7 de 24 Heures, soit la partie de Bingo à laquelle une bonne partie des passagers a participé.

En tout cas, vers 13 heures me voici à Manitowoc où je commence ma journée de vélo. De ce côté-ci du lac c’est un peu comme de l’autre côté : des fermes, des champs, des bois, des biches, toujours pas d’ours… Et moi qui continue vers le sud.



Je fais également une découverte intéressante... enfin, surtout intéressante pour mes copines les belgettes, Caro et Stéphanie... Il y a un endroit pour vous ici... juste au cas où...





En fin de journée je passe la ville de Port Washington et decide de camper près d’une maison abandonnée, totalement en ruine, un peu en retrait de la route. Malheureusement, alors que je suis près à me coucher, la police intervient pour me déloger, il n’y a pas d’autres mots… Ceci dit, le policier est des plus courtois, voire même sympathique. Il m’explique que ça l’embête d’avoir à me virer mais qu’il n’a pas le choix et qu’il doit faire son boulot… Bref, il me conseille un haras à 500 mètres de là. Finalement, je me fais héberger chez un couple récemment installés dans une maison au milieu des champs.



Ils sont très gentils et me laissent leur canapé pour la nuit. Le mari, me montrant un revolver sur la table basse au pied du canapé, me dit de ne pas m’inquiéter de la présence de ce revolver, c’est juste pour les animaux qui rôdent la nuit près de la maison et qui peuvent faire des dégâts… Ma voici rassuré… :-s

En tout cas ils ont été vraiment charmant avec moi et m’ont bien dépanné ce soir là.

Et voilà, aujourd’hui j’ai un rendez-vous… Je vais voir Fonzie… Le fonz’ . Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais la série Happy Days, bien que tournée en studio ailleurs, était supposée se dérouler à Milwaukee. La ville de Milwaukee, en 2006 je crois, a donc décidé d’ériger une statue à Fonzie. Eh pourquoi pas ? En tout cas, passant par Milwaukee, je ne peux pas ne pas aller voir cette fameuse statue. Aussitôt dit, 60 Km et $ heures plus tard fait ! Je suis dans le centre de Milwaukee, qui m’a l’air relativement petite pour une capitale d’état, et je retrouve le Fonz’ au bord de la rivière, en plein centre de la ville. Petite séance photo et me voici repartie pour mon deuxième objectif de la journée : dormir en Illinois.




En effet, je ne suis plus qu’à environ 60 Km de la frontière avec l’Illinois et cela me mettrait à une distance humainement raisonnable de Chicago pour mon étape de demain. Je continue donc de filer vers le sud et sors finalement du Wisconsin pour entrer en Illinois à la tombée de la nuit. Je galère un peu pour trouver où camper et me fais finalement héberger par Jason and Chris, dans une grande maison, avec une salle de bain ;-)


C’est Jason qui passe le plus de temps à me questionner sur le voyage. Il est très impressionné et souhaite m’aider du mieux qu’il peut. Je lui confirme que m’héberger cette nuit est vraiment une excellente façon de m’aider.



Aujourd’hui, je vais voir Chicago. Le vent est toujours contre mais je suis tellement excité à l’idée de voir ENFIN une très grande ville américaine que mon rythme s’en ressent. Et même s’il me faut pédaler 80 Km en faisant quelques détours, traverser des zones pavillonaires, plus urbaines ou industrielles (pas beaucoup au nord de Chicago…), je suis dans le centre vers 15 heures.



Je prends quelques photos et décide, malgré les bagages, de tourner un peu dans les artères principales afin de voir les gratte-ciels d’en bas. Eh ben c’est vraiment impressionant. Et même si plusieurs personnes m’on affirmé que Chicago, bien que troisième plus grande ville des USA était petite comparée à New-York, je m’en contente pour l’instant.





Je me rends ensuite au Millenium park pour voir le fameux haricot. Il s’agit d’une sculpture en forme de gros haricot, toute chromée en surface et qui renvoit telle un mirroir déformant une image tordue de la ville qui se reflète dedans. Ça vaut certainement le coup d’œil et d’appareil photo…




Comme il est 5 heures (Paris s’endort - minuit en France), et que j’ai encore 45 kilomètres à parcourir pour arriver dans ma famille d’accueil de Chicago (chez Glenn et Carol, un oncle d’Erin, la femme de Fred, le frère de Cécile… Vous suivez… ?), je reprends le vélo direction la banlieue.


Si cette partie là de la journée restera dans les anales, ce n’est certainement pas pour de bonnes raisons… en effet, je me retrouve sur de grands axes routiers, en pleines heures de pointes, en compagnie de gens qui ont hâte de retrouver leur pantoufles, canapés 6 places et leur écran de télé, 6 places aussi…, mais qui sont au volant de grosses voitures qu’ils ne veulent surtout pas abîmer… En tout cas, pas contre une autre voiture… En gros, s’ils ont à choisir, il préfèreront l’esquinter sur un cycliste que sur une autre voiture…

Bref, je sers les fesses et emprunte trottoirs et autres rue pavillonaires parrallèles plus tranquilles lorsque je le peux. Je survie finalement à cette expérience… Euh… à cette épreuve, et arrive chez Glenn et Carol vers 19H30.

Glenn et Carol vivent à Oak forest, dans une rue pavillonaire tout ce qu’il y de plus américaine. Leur fils, Gary, 23 ans, prof de musique, vit également avec eux. Ils sont aux petits soins avec moi et c’est vraiment très agréable. Glenn me sort un peu et me montre le quartier.


Et voilà, après un arrêt de 2 jours pleins sur Chicago, qui m’on fait un bien fou, je repars demain matin en direction de Détroit avant d’entrer à Nouveau au Canada pour me rendre aux chutes du Niagara et ensuite bifurquer ver New-York où Cécile me rejoint pour 2 semaines.

Voici donc les dernières nouvelles du YOYOSURSONVELO.

À très +

mercredi 8 septembre 2010

BIENVENUS CHEZ LES CHICOUTIMIS !

BIENVENU CHEZ LES CHICOUTIMIS !

« Déjà ? » vous surprenez-vous. « Déjà » vous réponds-je sans surprise.

Eh oui ! Un blog c’est pas comme un message collectif, je peux actualiser souvent… Au pire, ça ne saoule que ceux qui viennent s’informer des nouvelles du gars Yoyo sur son vélo… Et vu que ceux là c’est la crème de la crème, ça risque pas de les saouler… Enfin, j’espère…

Bref, il ne s’est pas passé beaucoup de temps depuis la dernière actualisation. Je me reposais alors de mes folies kilométriques des deux premières étapes chez le frère de mon pote Antoine à Lévis, en face de Québec.

Finalement, et contrairement à ce qui était envisagé, et même recommandé par Antoine, le bon sens et moi-même, je suis parti un jour plus tôt que prévu, à savoir le mardi au lieu du mercredi. Il faut dire que j’ai bichonné mes genoux (surtout le gauche) pendant un peu plus de quatre jours et là, après avoir réglé un peu mieux ma selle, je pense être prêt à repartir. Antoine a beau essayer de me convaincre de rester jusqu’à demain matin, ma décision est prise : je veux rouler à nouveau !

Bonne séance de remerciements, d’au revoir, de je te promets qui si je passe par là j’t’appelle, de j’te promets qu’si j’viens en France on fait la fête, et me voici reparti.

On est donc mardi midi, et je me propose de ne faire qu’une quarantaine de kilomètres (cinquante au plus) histoire de ménager qui vous savez (surtout le gauche). Manque de bol, si on peut dire (et vous allez dire que je me plains tout le temps), le vent est avec moi (oui, vous avez bien lu « AVEC ») et je file à la fulguropoignante vitesse de 23 km/h sur des route toutes plates, bordées de champs et de jolies maisons sur la droite et de champs, de jolies maisons et le Saint-Laurent sur ma gauche.

Résultat, en deux heures, pauses incluses, j’ai déjà parcouru ce que je pensais faire sur la demi-journée. Évidemment, comme en plus je ne me ressens pas de mes tendinites genouteuses, je décide de continuer. Je termine donc la journée après 98 kms, à la sortie du petit bled de Saint-Jean Port Joli, sur un terrain appartenant è la ferme de M. Jean-Claude Saint-Pierre, qui m’indique un endroit très sympa pour planter ma tente (et pas ma tante… ;-) au bord du fleuve. Sauf que mes genoux sont de nouveau en vrac…

Déjà qu’une tendinite c’est insidieux, alors imaginez quand il y en a deux ! En fait, maintenant, c’est le genou droit qui me fait le plus souffrir. J’ai probablement compensé sans m’en rendre compte. En tout cas, me voilà bien… Bon, on verra demain.

Le lendemain, donc, je reprends la route tranquillement, sans douleurs particulières. Manque de bol, rebelote, le vent me pousse tellement que je roule à 25 km/h de moyenne avec des pointe à 40 pendant plusieurs minutes sur du plat… Oui, je sais, ça vous fait probablement marrer ces vitesses qui doivent vous sembler ridicules… Eh ben, je vous f’rais dire qu’avec un VTT chargé d’un 25/28 kg de bagages, ça prend tout son sens…
Bref, le paysage ne change pas trop, et je file toujours le long du fleuve, en direction de Rivière du Loup où je suis supposé traverser sur un bac (un traversier, ici). Arrivé là-bas, après 96 km, même chose, les genoux, le vrac, etc. Je traverse en me disant que je trouverai un endroit de l’autre côté, en sortant de Saint-Siméon.

La traversée dure une heure. Oui, il faut dire qu’à cet endroit le Saint-Laurent est un  peu plus large que la Seine… J’en profite pour apercevoir de loin des bélugas, les fameuses baleines blanche qui font la joie des touristes et le bonheur pécuniaire des gens de la région…

De l’autre côté, c’est là que ça se gâte. Je ne trouve pas d’endroit satisfaisant et comme j’aimerais vraiment faire une halte dans un endroit un peu touristique (avec des infrastructures capables de m’aider à récupérer mes genoux (les 2) une bonne fois pour toute, je décide de pousser jusqu’à Tadoussac.

Le problème c’est que Tadoussac c’est à encore 40 km. Bref, d’ignobles montées en pauvres descentes, d’arbres en arbres et de lacs en lacs, j’arrive à Baie Sainte Catherine, là où l’on traverse sur un autre traversier (très court celui-là). C’est la nuit et je viens de parcourir 140 km, dont 80 sur les rotules (j’l’aime bien celle-là…). Je traverse donc l’entrée du fjord et me retrouve à camper sauvagement au bord d’un petit lac charmant DANS Tadoussac. Enfin, je dis « dans » mais bon, vous savez ce que c’est, hein, un village québécois, même touristique, y a de la place et de la forêt DANS le village.



Bref, le lendemain, je décide, en accord avec mon banquier et mes genoux, d’aller voir les baleines. Les genoux, c’est pour les laisser reposer (un peu comme la pâte à tarte, sauf que eux, je les ai beaucoup plus malaxés…) et le banquier, c’est pour le tarif, pas si énorme que ça d’ailleurs, mais bon, mes vieilles habitudes de pauvre en voyage ont la peau dure…



Je paye donc la faramineuse somme de 77 dollars canadiens (CAD), soient 58€, pour aller me taper les fesses pendant trois heures sur un zodiaque qui avance clairement plus vite que mon vélo, et essayer de voir des baleines.



Bon, pour les sensations sur le zodiaque avec les autres touristes, c’est marrant 5 minutes… Pour les baleines, ce fut bien mais pas top… Sauf à la fin où l’on était un peu plus proche.

Je dis ça mais c’était quand même sympa… le zodiaque qui speede…

Et puis comme il n’est que 17 heures lorsque je sors des baleines, je décide de m’avancer un peu sur mon étape de demain, qui me mènera à 130 km de là, à Chicoutimi.

Je prends donc la route, en débutant par l’une de ces énooooooooooooooormes côtes dont les québécois ont le secret. Je les soupçonne de s’en servir comme tremplins de saut à ski l’hiver…



Après une vingtaine de kilomètres sous un joli soleil déclinant, j’arrive dans le village de Sacré Cœur. Et là, excellente rencontre : Monsieur le Maire, Gilles Pineault, qui fait du vélo. On entre ensemble dans sa ville et les quelques mots échangés sur le chemin le décident à s’occuper de mon cas. Il me trouve donc un hébergement (aux frais de la municipalité) dans un camping qui est aussi une sorte de réserve animale avec des orignaux, des biches, des cerfs, des loups, etc.



Monsieur le maire aime beaucoup le cyclisme et l’excellente piste cyclable sur 5 km à la sortie du patelin en est un témoignage…

En tout cas, je ne regrette absolument pas d’avoir commencé une mini étape en fin d’après-midi pour finalement atterrir là.

Le lendemain, je repars pour une nouvelle étape difficile. Enfin, ce n’est pas tant le relief (montées et descentes, surtout montées, sur environ 110 bornes) mais plutôt l’état de mes genoux (surtout le droit, et puis le gauche aussi tiens, pas de jaloux…) qui rend cette étape difficile. Malgré tout, j’arrive à Chicoutimi vers 17 heures et me rends dans une auberge de jeunesse bien méritée.



Aujourd’hui c’est : courses (pour mieux me protéger de la pluie à bicyclette, je crois qu’ici c’est un problème récurrent la pluie…), piscine, et visite de la Petite Maison Blanche.



Alors, je réponds avant même que vous ne m’assailliez d’une et une seule question : « Mais, qu’est-ce-donc que cette Petite Maison Blanche ? ».

Eh bien, figurez vous qu’en 1996, ici, dans la région de Saguenay, des pluies torrentielles de chez torrent du ciel, ont fait déborder tout ce qui peut déborder dans le coin : ruisseaux, rivières, océans… Euh… Non, pas les océans, mais on n’était pas loin…, cuvette des chiottes et, bien sûr, le lait… Et il se trouve que DANS Chicoutimi, il y avait une rivière, elle aussi appelée Chicoutimi, pourquoi faire compliqué ? Retenue par un barrage qui, lui aussi, a fini par déborder. Évidemment, toutes les maisons se trouvant sur le chemin des flots furent emportées… Toutes, sauf une, qui résista vaillamment dans son coin de Bretagne à l’envahisseur romain… Euh… Non… Sérieusement, dans le guide de Chicoutimi ils disent : « cette fameuse demeure centenaire qui a résisté à l’équivalent du volume d’eau des chutes du Niagara pendant des jours », vous voyez, je ne mens pas… En tout cas, ça m’a bien impressionné.



Bon, à part la Petite Maison Blanche de Chicoutimi, il y a probablement des tas d’autres trucs over-excitants à faire, voir, manger, etc. mais je ne les ferai pas. D’abord parce que je repars demain en direction du Lac Saint Jean et ensuite parce que je n’ai pas que ça à faire (voir et manger…).

Le soir, à l’auberge de jeunesse, je fais la connaissance d’Aude, une française qui se balade toute seule et qui randonne, et un couple franco-espagnol bien sympa, qui vient étudier ici, au Québec (quelle idée !), pendant 4 mois. On passe notre soirée à se raconter des trucs de touristes…

Je quitte tout ce beau petit monde au petit matin, vers 9 heures… Ainsi que cette bonne vieille ville de Chicoutimi sous une pluie fine mais constante… Je mets à l’épreuve avec un certain bonheur les couvres chaussures qu’Antoine m’avait fait promettre d’acheter. En voilà un bon achat… Le coupe vent imperméable et aéré en dessous de les bras n’est pas mal non plus. Même s’il m’est infiniment plus agréable de rouler sous le soleil, au moins, ici, je peux rouler malgré la pluie.

D’ailleurs, le plus chiant, aujourd’hui, ce n’est pas la pluie, mais bien le vent. C’est le grand retour de la plaie intégrale du cycliste : le vent de face ! Il faut dire que depuis Montréal, ma première étape, je l’ai dans le dos et que c’est un bonheur intense. Mais là, il n’y rien de plus déprimant, pas même le retour de Patrick Sabatier à la télé… Le problème avec le vent c’est que ça use non seulement physiquement, mais aussi mentalement. Physiquement parce qu’il faut au moins 2 fois plus d’efforts pour aller à la même vitesse, imaginez sur une journée, c’est double ration d’efforts, et mentalement parce qu’on sait qu’on en prend pour la journée, justement… Et ça, c’est très très dur.

D’ailleurs, concernant la pluie, ici, il fait VRAIMENT beau plusieurs fois par jour, pas comme dans certaine région de France où l’on voudrait nous faire croire que s’il pleut c’est parce qu’il va faire beau toute de suite après (le mois suivant, ouais…)… Ici, le climat est très changeant. Pour l’instant, je n’ai encore pas eu une journée de pluie complète. S’il pleut le matin, l’après-midi il fait beau, et c’est quand même plus cool pour le vélo.

Aujourd’hui, c’est encore le cas, et tant mieux, car le vent suffit à ma peine. D’ailleurs le relief s’en mêle. Chicoutimi est au bord du fjord, donc au niveau de la mer. Mais le Lac St Jean, vers lequel je me dirige, est en altitude. Je me dis néanmoins qu’il doit être dans une cuvette, puisque c’est un lac, et qu’après avoir monté je vais fatalement redescendre sur les bords du lac… Encore une fois : perdu ! Je monte une bonne partie de la journée et j’arrive finalement… Sur un plateau. C’est plat, certes, mais comme il y a le vent, ça reste difficile. Et puis, finalement, je me retrouve au bord du lac, sans avoir rien redescendu… Tu m’étonnes que ça déborde chez eux, s’ils mettent les lacs à ras bord comme ça, sans même prévoir des bonnes pentes sur les côtés… M’enfin…



Je contourne donc le lac par le sud pour aller vers le bled de Chambord afin de choper la 155 et commencer ma « descente » vers le sud. Il y a une jolie piste cyclable le long du lac, très bien aménagée, et comme elle est en contrebas de la route, et parfois sous les arbres, je suis plus ou moins à l’abri du vent.



Je croise un couple de suisses à vélo (non, ceux ne sont pas mes petits suisses, Florian est Nico…), qui ont une remorque ET des sacoches… En fait, la remorque c’est pour leur chienne : Torga. Et là, je dis : chapeau ! Parce que la Torga, elle court un peu à côté d’eux, mais pas toute la journée… Et c’est pas un bichon ou une mirza la Torga… Elle doit bien faire ses 12 Kg… Ils sont passés par la route que je devais prendre, dans le nord, celle qui est pleine d’arbres, et ils m’ont confirmé qu’elle est pleine d’arbres. Ils ont également croisé 2 ours mais sans problèmes majeurs… Pour les ours… En revanche, pour la sœur de Torga… ;-)

Non, j’déconne, Torga n’avait pas de sœur qu’aucun ours n’a donc pu dévorer… Mais bon, il faut quand même se méfier des ours… Quand même…

Je les quitte après une pause passée avec eux, et j’arrive à Chambord où j’enquille sur la 155. Les derniers kilomètres sont assez difficiles car je suis crevé (rapport au vent), et ça monte pas mal (rapport au fait que je suis arrivé par le côté du plateau, mais en fait le lac est bien DANS une cuvette…).



J’arrive à St François vers 18 heures et trouve une famille d’accueil pour la soirée : La famille Bourde-Girard. Ils me laissent camper sur leur terrain et me proposent de prendre un bon bain chez eux. Proposition acceptée. Ils sont très gentils mais j’ai un peu de misaèèèère à comprendre le monsieur, bucheron de son état.





Le lendemain, après les remerciements, je quitte cette sympathique famille pour me rendre dans une autre famille, celle d’Antoine, à La Bostonnais, tout près de La Tuque. Ceci dit, j’ai un bon 115 km devant moi et le vent est encore et toujours de face. Heureusement, il fait beau et mes genoux ont l’air de se calmer un peu.

Après 8 km je traverse Lac Bouchette, le dernier bled avant… La Bostonnais, à environ 100 km de là… Je fais donc quelques provisions et continue mon chemin. Il fait rapidement assez et même très beau. Ça grimpe pas mal mais les lacs et les paysages, des arbres (beaucoup d’arbres…), rendent le trajet très agréable. Au bout de 80 km ça commence à redescendre, mais pas très franchement… Ici, le relief n’est pas très franc… Quand ça monte, ça monte pas très fort, et puis on a même de petites descentes, avant des remontées un peu plus raides et  plus longues… Mais quand ça descend, eh ben c’est pareil… ça descend pas net… C’est pas franc je vous dis…



Quoiqu’il en soit, j’arrive vers les 18H30 à La Bostonnais et suis très chaleureusement accueilli par les parents d’Antoine.

Alors là, je suis impressionné. Michel et Nicole (c’est comme ça qu’ils s’appellent..), habitent dans une maison faite de rondins de bois. On dirait un chalet nous… Et c’est Michel qui l’a construite de ses propres mains. C’est absolument époustouflant.

Bon, à part ça je suis traité aux petits oignons et peux ainsi prendre une journée complète de repos. Mercredi, demain donc, je prends le train pour Senneterre afin de rejoindre le trajet que je voulais faire pour me diriger ensuite vers l’Ontario et la frontière américaine.

Vous aurez probablement encore de mes nouvelles avant cela.

D’ici là, n’hésitez pas à donner des nouvelles…

À + les gens…