Bienvenue sur le blog du gars Yoyo sur son vélo !

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dimanche 10 avril 2011

HIP HIP HIP UTAAAAAAAAAAHHHHHHHHH !!!!!!!!!!

Salut salut

Bon, ça fait un sacré moment que je n'ai pas publié de message sur ce blog. Résultat, il y des chances que ce soit un peu long... Enfin, je vais essayer de faire le plus bref possible.

Je vous avais donc quitté la veille de mon départ d'Albuquerque en direction du nord-ouest, toujours, vers la frontière avec le Colorado. Je quitte donc Albuquerque de bon matin, vers les 11H, et me retrouve face au vent, à remonter le cours d'une rivière manifestement salée, dans une bien jolie vallée.


La solidarité américaine trouve une fois de plus un bon moyen de s'exprimer lorsque je crève et que deux voitures s'arrêtent pour me donner un coup de main. L'un d'entre eux possédant même une grosse pompe à vélo me la prête pour regonfler mon pneu réparé.


Je termine cette harassante journée (harassante parce contre le vent et en montée) dans le mal nommé bled de Cuba. Oui, je dis "mal nommé" car, contrairement à la perle des tropiques, ce Cuba-ci n'a pas vraiment l'air d'un paradis... (Euh... je vous déconseille de me lancer sur Cuba et les bienfaits sociaux et culturels d'un régime fort et un tantinet étatique... ;-). Nous sommes en fait plus ou moins à la limite de territoires indiens. Résultat, les quelques personnes que je croise en bled sont des amérindiens totalement clochardisés : crades et bourrés. On m'expliquera un peu plus tard que l'alcool étant totalement interdit dans la plupart des réserves, certains en profitent dès qu'ils sont hors de la réserve pour se murger... C'est une façon de voir les choses... Pour ma part, je me trouve un camping à  5 USD, ce qui me convient. 

Malgré un froid de canard, j'ai plutôt bien dormi. Et ce matin, je repars donc en direction de Bloomfield, à environ 140 bornes d'ici. Le vent est cette fois-ci un peu mieux luné et je file donc rapidement vers l'ouest. 2 faits marqueront cette journée. D'abord, je franchis à une altitude d'environ 2500 mètres, une ligne de partage des eaux. jusque là, je remontais des rivières aui se jetaient dans l'Atalntique. A présent, je longerai des cours d'eau qui auront pour destination finale les eaux potentiellement radioactives du Pacifique. Le deuxième évènement marquant de cette journée est la rencontre d'une anglaise à vélo. Pendant qu'elle fait du vélo pendant environ un mois, son copain la suit en voiture... Sympa non... Ils sont tous deux fort sympathiques.


Et puis, je repars rapidement pour arriver à Bloomfield avant la nuit. Sur place, je prends une chambre dans un motel pas trop cher. Il faut dire qu'il fait bien froid et que je ne vois pas vraiment d'endroit où me tenter.

Et je repars le lendemain en direction de Dolores. Après une courte montée, quelques kilomètres seulement, je quitte le Nouveau Mexique


pour entrer au Colorado


Je m'arrête ensuite le midi à Durango et poursuis en direction de Dolores où m'attend Mollie, mon hôte Warmshowers d'aujourd'hui. Le souci c'est que le vent, qui change de sens comme de chemise, est aujourd'hui contre moi, mais en plus très violent. En plus, je dois me grimper un bon col de montagne sous quelques flocons de neige. D'ailleurs, en arrivant en haut, toujours dans les 2500 m, je rèalise que, même si ce n'est pas le plus haut col que j'aie eu le plaisir de grimper, c'est bien la première fois que je me retrouve aux pieds des pistes à vélo...


Et je redescends tout content en direction de Dolores. J'y suis en début de soirée. Mollie m'accueill dans sa jolie maison aux pieds des rochers, avec ses deux chiens, ses deux chats et ses trois furets...



Mollie est très sympa. Elle est toiletteuse pour animaux, principalement des chiens, elle aime bien Obama et considère cela normal de payer des impôts pour faire fonctionner la société. Bref, pour une américaine, elle est un peu bizarre... Mais pour moi, elle est vraiment cool. Je profite d'ailleurs de son hospitalité un jour de plus aue je passe à me reposer et jouer avec ses animaux...


Et je repars le jour suivant vers l'ouest avec pour objectif Monticello, en Utah. Les paysages changent de ce que j'ai vu dernièrement. Les sommets enneigés, notamment, font leur apparition.


Et comme ils sont en quelque sorte isolés et éparpillés à différents endroits d'un immense altplano, on les voit de très loin, plusieurs dizaines de kilomètres, souvent plus de cent. Ils m'accompagnent toute la journée, voire sur plusieurs jours. 

Je réussis enfin à photographier l'un de ces innombrables jolis oiseaux bleux qui, eux aussi, m'accompagnent depuis un moment.


En fin de journée, peu avant d'arriver sur Monticello, j'entre en Utah.


A monticello, je campe pour 10 USD et me réveille sous la neige... Enfin, une petite chute de minuscules flocons qui m'indique, si ce n'étaient mes dois de pieds gelés pour me le rappeler, que les températures sont un peu frisquettes ce matin... Et puis je pars, vent fort de dos, en direction de Moab, plein nord. Si Monticello se trouve au pied de la montagne Abajo, Moab se trouve à celui de la montagne La Sal. C'est donc vers ce massif enneigé dominant tout les alentours que je dirige mon vélo aujourd'hui.


Les paysages deviennent de plus en plus impressionants. Je me retrouve sur les contreforts de La Sal face à d'insolites formations rocheuses et des mélanges de couleurs magnifiques.



Evidemment, Le massif de La Sal est en toile de fond à chaque fois... Mais je ne m'en lasse absolument pas.


Et en fin de journée je suis à Moab, dans un hostel à 9 USD, ce qui est vraiment une bonne affaire. J'y rencontre deux français d'une vingtaine d'années, originaires du sud-ouest. Ils sont vraiment, mais alors vraiment, à la cool. Il ont commencé leur voyage en Alaska, en février: Après quelques temps sur place et quelques galères (genre Vincent est passé au travers de la glace alors qu'ils traversaient une rivière gelée. Le corps à moitié dans l'eau glacée, il a réussi à se hisser sur la glace et s'en est sorti comme cela) Ils se sont rendu en stop à Seatte et y ont acheté une voiture... Enfin, une ancienne voiture dont le proprio à réussi à leur faire croire que c'était encore une voiture. Ils arrivent donc du froid lorsque je les rencontre. Ils me proposent d'aller le lendemain avec eux visiter le parc Arches. La météo annonçant du mauvais temps pour ce jour là, j'avais prévu de ne pas y aller. En effet, c'est quand même à plus de 10 bornes, plus les 20 ou 30 bornes dans le parc, plus le retour, le tout à vélo, sous le mauvais temps, non merci. Mais là, en voiture, avec deux gars sympas, j'aurais tort de ne pas y aller...

Et en effet ! Certes, lorsque nous arrivons dans le parc, le temps est très couvert, mais, en milieu d'après-midi, ça se découvre. Et là, mes amis ! La lumière est extraordinaire et va le rester pour le reste de la journée.


Le soleil apparaît lorsque nous sommes à l'arche du double "o".


Les teintes des roches, la lumière de ce temps semi-orageux et le relief particulier du lieu nous offrent un spectacle vraiment exceptionnel. J'aurais vraiment manqué quelque chose si je n'étais pas venu aujourd'hui.


Et ça continue...



Nous descendons ensuite un peu dans la vallée pour chercher des sables mouvents que, tels des David Vincent cherchant un raccourcis, nous ne trouverons jamais... En revanche, le feu d'artifice de lumières et de nuages continue...



Et en toute fin de journée, en ragagnant la sortie, nous avons encore la chance de voir devant nous les dernières lueurs du soleil sur une paroi montagneuse.


Le bilan de la journée est énorme. Tout a été parfait.

Le lendemain, mes deux acolytes repartent en direction du sud. Finalement, nous n'aurons fait que nous croiser. Mais ce fut une bien belle rencontre.


Pour ma part, le lendemain, m'étant couché très tard la veille, je ne fais pas grand chose si ce n'est prodiguer quelques soins à ma bicyclette qui en a bien besoin. Et le jour suivant je vais visiter le parc de Canyonland; l'autre parc national proche de Moab. Comme c'est un peu loin, je décide de faire du vélostop au bout de 35 Km. et j'ai la chance d'être tout de suite pris par un couple d'une cinquantaine d'années et qui, non contents d'être sympas et Obamistes (ils ont l'autocollant sur leur voiture) possèdent une voiture assez grosse pour pouvoir y loger mon vélo...

Bon, déjà, avant-hier, j'ai pris une bonne claque avec le parce Arches. Mais aujourd'hui, rebelote... Ou plutôt, re-bonne-grosse-claque ! Le principe de la visite du parc Canyonland c'est que l'on se trouve sur une "mesa" (montagne plate) appelée "Island in the Sky" (maman, ça veut dire : Île dans le ciel) et, forcémment; dès que l'on se trouve au bord; en quelque point que ce soit, on est face à des paysages époustoufflants, canyons et immenses ouvertures à perte de vue. Pour nous, ça commence sur la gauche, peu après l'entrée, et , déjà, je suis scotché !



Et ça continue quelques kilomètres plus loin, sur la droite cette fois-ci, avec un tout autre décor.


Et puis c'est reparti pour aller voir de l'autre côté...


Finalement, nous arrivons au bout et l'immensité du paysage est à couper le souffle. Mes chauffeurs vont picniquer et je les remercie donc avant d'enfourcher mon vélo et faire demi-tour. Sur le chemin du retour, j'en profite pour faire de nouvelles photos, vu que le soleil est maintenant en train de redescendre et donc, de nous offrir sa meilleure lumière.



Je regagne l'hostel en fin de journée, contre un vent odieux, mais particulièrement ravi de cette nouvelle visite dans un parc national américain de l'Utah.

Le lendemain, je retourne à Monticello en voiture, c'est un gars qui est aussi à l'hostel et qui va dans cette direction qui m'emmène. Vu que j'ai déjà fait une fois ce trajet à vélo, je ne juge pas nécessaire de la faire une seconde fois... Surtout en remontant et contre le vent... ;-). A partir de Monticello je reprends la route en direction de Mexican Hat, la porte de d'entrée de Monument Valley. Heureusement, à partir de Blanding, ça redescend. Les paysages sont toujours aussi hallucinants et la lumière de fin de journée les y aide:


Il faut savoir que Monument Valley est un endroit mythique, du moins pour moi. Vous savez, cette route rectiligne, qui file vers des formations rocheuses isolées au milieu d'une zone semi désertique, dans des tons rougeoyants... C'est une sorte d'image symbole du grand ouest américain. Eh bien c'est à Monument Valley... Vous allez voir... En tout cas, je suis vraiment impatient d'y être. Il faut dire que cette route était en photo sur la couverture de mon livre de civilisation américaine lorsque j'étais à la fac. Elle est également en photo sur la couverture de la carte routière des USA que je me trimballe depuis le début de ce voyage. C'est pourquoi, je suis tout excité lorsqu'en fin de journée, j'aperçois à l'horizon les fameuses et familières formations rocheuses.


Bon, mais pour l'instant c'est sur ma droite que cela se passe, avec notamment un coucher de soleil sur la Vallée des Dieux.


Et j'arrive sur Mexican Hat à la tombée de la nuit. Je campe près de la rivière. Le lendemain matin, avant de partir pour Monument Valley, j'entre dans un resto de ce mini-bled et me retrouve au milieu d'une sorte de musée consacré à John Wayne... AKA George Abitbol, l'Homme le plus classe du Monde...


Puis, je file à toute allure vers Monument Valley. Ce n'est qu'à une trentaine de kilomètres. Et je me retrouve ENFIN sur cette route mythique. Je suis tout en joie.


Bon, vous voyez maintenant ? Allez, je vous en remets une autre.


Bref, je vais jusqu'à contourner les premier massifs et fais ensuite demi-tour. En effet, il me faut redescendre sur Mexican Hat pour ensuite me rendre à Natural Bridges, un autre parc, à environ 75 Km de là. Mais je ne vous ai pas parlé de Mexican Hat. C'est d'ailleurs pour moi un peu un mystère. Et comme un neuneu, je n'ai pas pris le temps de demander à quelqu'un du coin. Je m'explique. En arrivant sur Mexican Hat on peut voir ça :


que l'on appelle le Mexican Hat Rock. A priori, c'est parce qu'il aurait la forme d'un chapeau mexicain et l'on aurait ensuite appelé le bled de ce même nom : Mexican Hat. Mais, lorsque l'on s'éloigne un peu du village, on peut voir, sur le massif qui jouxte Mexican Hat, des motifs qui rappellent également les images d'Epinal des chapeaux mexicains...


c'est d'ailleurs plus évident sur celle-ci...


Alors, le doute s'est installé dans mon esprit... Ne serait-ce pas plutôt ce massif et ses motifs qui auraient inspiré le nom du village ? Mystère !

Quoiqu'il en soit me voici reparti en direction de Natural Bridges. Comme c'est le milieu d'après-midi, je n'ai pas vraiment pris le temps de manger, juste grignoté quelques chips... Enfin... La route que je prends semble me mener vers une falaise a priori infranchissable. Je vérifie alors sur ma carte et m'aperçois, avec moult dépitude (oui, je recommence les néologismes, ben quoi, c'est le printemps, non...?) que mon itinéraire comprends l'ascension, que dis-je, l'escalade de cette falaise d'environ 300 mètres de hauteur, au moyen de lacets... Quelle tristesse... 


Enfin, la contrepartie positive c'est que de là-haut, on a une jolie vue sur la fameuse Vallée des Dieux.


Je continue donc ma route dans le froid et avec un vent de travers pour finalement atteindre, alors que la nuit est déjà tombée, le parc de Natural Bridges. J'y dévore mes nouilles avant de m'endormir sous ma tente.

Le programme du lendemain est simple : d'abord, visiter ce parc (une boucle de 14 Kms) et ensuite tracer ma route vers Hite. Les gens de Mexican Hat m'ont dit qu'à Hite je trouverai des magasins pour me ravitailler, notamment en nourriture et boissons. Il faut dire que je n'ai pas beaucoup mangé hier, si l'on prend en compte les efforts dûs à la pratique du vélo sur 125 bornes avec des montées et du vent. Le grignotage de mes barres de céréales (Sweet And Salty, délicieuses...) compense à peine les efforts physiques. D'ailleurs, aujourd'hui, je suis rapidement à cours de barres... Mais reprenons... Je visite donc le décevant parc de Natural Bridges. Je dis "décevant" parce que je ne me peux m'empêcher de le comparer aux deux précédents : Arches et Canyonlands. Ici, ce sont trois ponts naturels qu'une rivière, dont l'on peut également admirer le canyon, a creusés.


En soit, c'est vrai que c'est intéressant et même impressionnant, mais parmi les autres parcs de l'Utah, il fait un peu pâle figure.

Je repars donc rapidement, contre le vent, évidemment, en direction de Hite.


Heureusement, les paysages sont toujours aussi sympas, et ça s'améliore même au fur et à mesure que je me rapproche du Lac Powell et de Hite.


Vers 18 H je suis tout près de Hite, et ça tombe bien car je suis officiellement affamé. Je n'ai plus de Coca depuis plusieurs heures et dois me contenter d'eau, vous vous rendez compte... Quel malheur... Et qu'on ne vienne pas me parler des Japonais, Lybiens et autres Ivoiriens... Ici, c'est sérieux... Plus de Coca... Meeeeeerde... Bon, et plus de barres de céréales non plus. En fait, il ne me reste qu'un demi litre d'eau et 2 portions de nouilles. Je vais faire une de ces razzias dans l'épicerie de Hite; je ne vous raconte pas... Et ben, d'ailleurs, je ne vous la raconterai pas (même si, je m'en doute, certains auraient bien aimé que je racoooooooooonte...) parce que, malheur de malheur, le magasin est fermé. L'unique magasin de Hite est fermé. N'osant pas aller dans la "zone résidentielle" où habitent les employés du parcs (oui, je suis maintenant dans Glenn National Recreation Area) pour demander de l'eau, je quitte Hite pour m'avancer sur la route d'Hanksville. Je traverse donc le Colorado (le fleuve) et, les jambes complètement flagadas, coupées par le faim, je plante la tente de l'autre côté du Lac Powell, face à Hite.


Je me retrouve dans ma tente, à boire mes dernières gorgées de flotte et manger mes nouilles déshydratées comme cela, dans le paquet... Ce n'est d'ailleurs pas dégueu, mais ça donne un peu soif... Je m'endors.

Le lendemain matin, ça ne va pas vraiment mieux. Mes jambes me portent à peine, il fait un soleil de plomb et je me demande comment je vais pouvoir continuer. Je décide donc de faire du stop pour me rendre à Hanksville, à 80 Km de là. Malheureusement, il ne passe vraiment pas beaucoup de véhicules à cet endroit là. J'en compte 3 la première heure (aucun pick-up) et 0 (toujours aucun pick-up... ;-) la demi-heure suivante. Je me résigne donc à reprendre la route avec mon vélo et mes jambes en chamallow... Comble du malheur, ça commence par une bonne raide côte que je grimpe en marchant et en poussant mon vélo.


Ceci dit, par la suite, le chemin devient plus humain et la pente s'adoucit. En combinant cet effet géographique avec un bon vent de dos, je parviens au col qui me fait basculer sur la descente vers Hanksville. En fait, je devrais tourner à gauche pour me rendre à Bullfrog, mon objectif d'aujourd'hui, en théorie, mais n'étant pas certain de trouver un magasin ouvert à Bullfrog, je choisis d'aller vers Hanksville, quitte à me remonter les 45 derniers kilomètres demain lorsque je prendrai cette route dans l'autre sens, en direction de Bullfrog. En plus Bullfrog est à environ 60 bornes d'ici, avec pas mal de montées, alors qu'Hanksville est à 45 Km en descente avec un bon vent de dos... Et à Hanksville, c'est certain que les magasins seront ouverts. Je fonce donc vers Hanksville où j'arrive en milieu d'après-midi. J'aterris au camping et me précipite vers un resto où je m'éclate un énooooooorme double cheeseburger avec double portion de frites arrosés de deux litres de coca... Oui, quand j'ai la dalle, je ne fais pas les choses à moitié.

Après m'être bien rassasié, je fais de bonnes courses bien prévoyantes dans la supérette locale et m'en retourne au camping.

Le lendemain je repars en direction de Bullfrog. Toute la journée je vais longer trois massif montagneux enneigés, au milieu de ces zones arides et presque désertiques. C'est très beau.



Je vais beaucoup mieux qu'hier matin, vu tout ce que je me suis empiffré entre temps, et je grimpe assez facilement le col qui me permets de redescendre sur une autre partie du Lac Powell, vers Bullfrog. J'y suis en fin d'après-midi et profite une fois de plus de la belle lumière de fin de journée pour photographier les collines, le lac et les lièvres...




Je me tente au camping du parc (de nouveau Glenn Canyon...) et passe une nuit tranquille, le ventre bien rempli...

Aujourd'hui, c'est une grosse étape. Pas temps par le nombre de kilomètres (environ 130) mais plus par le fait que je ne sais pas grand chose de l'itinéraire que je vais emprunter : Le Burr Trail (la piste de Burr). A priori, il s'agit d'une route pour 4X4 car elle se transforme en piste de terre sur environ un tiers du parcours. Le chemin commence dans le parc national de Glenn Canyon, en sort, entre ensuite dans une partie d'un autre parc national : Capitol Reef, pour terminer enfin dans un troisième : Grand Staircase Escalante. Bref, ça doit pas être dégueu ce qui m'attend aujourd'hui...

Ca commence d'ailleurs par un canyon, probablement un affluent de Glenn Canyon, que je longe et remonte sur plusieurs kilomètres. Magnifique.


Et ça continue avec la piste de terre qui descend dans une autre vallée, pareil, très jolie.


Evidemment, je ne croise pas un véhicule par heure... Et puis, en fin de journée je grimpe un col qui débouche dans un petit mais magnifique canyon dont les roches sont d'abord couleur sable,


et ensuite beaucoup plus dans des tons rouges, en raison du changement de couches géologiques. 


D'ailleurs, toute cette région, et ses parcs notamment, se situe sur de nombreuses couches géologiques plus ou moins érodées, avec comme apogée d'érosion le fameux Grand Canyon, un peu plus au sud, en Arizona. 

J'arrive finalement à Boulder et y trouve un chouette hébergement pour la nuit. En effet, Loch, le gars à qui je m'adresse pour qu'il m'autorise à planter ma tente dans son jardin me propose de dormir dans la caravane qu'il possède et qui se trouve également sur son terrain. Ceci est bien cool parce que cette nuit est très venteuse et je suis mieux au chaud dans une caravane, avec l'électricité, s'il vous plaît, que dans ma tente à flipper qu'une branche d'arbre me dombe dessus...


Le lendemain matin, Loch et sa femme m'invitent à petit déjeûner dans leur maison avant de repartir en direction de Bryce Canyon. Loch m'explique qu'il se prend quelques semaines de vacances quand il le peut afin de voyager en marchant. Il a notamment parcouru quelques centaines de kilomètres entre Albuquerque et Moab en février dernier. Ce type est fou ! Il veut en fait remettre à jour une ancienne piste empruntée par les pionniers de la conquête de l'Ouest et il fait ça morceau par morceau, en marchant, et avec deux lamas pour porter ses affaires. Il me dit qu'il a tellement apprécié l'hospitalité de ses concitoyens lors de ses marches que ça lui fait bien plaisir de pouvoir rendre la pareil à un autre voyageur le sollicitant. Et moi je dis : "Tant mieux !".


Je quitte ensuite ce sympathique couple pour me diriger vers l'ouest. Une petite côte et me voici sur une route qui se trouve être l'arrête d'une montagne. C'est hallucinant ! De chaque côté s'ouvrent d'immenses ravins. C'est, une fois de plus, énooooooooooorme ! Bon, c'est un peu dommage parce que ça ne rend pas trop en photo... Tant pis...


Et puis je remercie les dieux de la signalisation routière pour leur annonce d'un heureux évènement...


Une bonne descente comme je les aime. En plus, comme c'est trop beau, j'en profite au maximum. Malheureusement, une fois en bas, quand on a traversé le cours d'eau qui a creusé ce magnifique canyon, il faut bien remonter... Et je remonte, je remonte... Lentement, mais sûrement... Une fois ce nouveau col franchi, j'arrive sur Escalante.


Ce n'est qu'à une cinquantaine de bornes de Boulder, mais entre mon départ tardif de chez Loch (vers midi...), le vent de malade qui souffle dans ma face et le froid glacial qui est en train de me congeler, je décide de passer la nuit sur place. En plus, il n'y a quasiment rien avant Bryce et si ce n'est pas ici, c'est encore une centaine de kilomètres dqns le froid et contre le vent à faire en 4 heures si je ne veux pas rouler de nuit... Bref, nous sommes donc dans le domaine de l'impossible et je me résigne à prendre une cabine dans une sorte de camping. Ce n'est pas trop cher et c'est très confortable.

Je repars le lendemain pour Bryce où j'arrive en milieu d'après-midi. Rien de spécial à signaler sur le chemin si ce ne sont les animaux à cornes dans les champs près de Bryce:


On m'a dit qu'il s'agissait d'antilopes. Si quelqu'un sait, qu'il me confirme, SVP...

Une fois dans l'enceinte du parc, je m'installe au camping, au milieu de la neige,


et le comité d'accueil des donneurs de bouffe potentiel est aussi sur place...


Une fois installé, je file tout droit visiter le parc afin de profiter de la lumière, toujours de fin de journée. Et comme d'habitude, je ne suis pas déçu. Bryce Canyon est tout simplement un endroit exceptionnel. Jugez vous même...


Et la lumière joue effectivement un rôle primordial.


Et puis la neige...


Et puis la lumière...


Et puis...


Bref, je suis heureux... Heureux que mes yeux aient la chance et le privilège de voir un tel spectacle. Depuis que je suis entré dqns l'Utah, ça n'arrête pas ! Tous les jours je traverse des paysages exceptionnels ou je visite des parcs nationnaux hallucinants, ou les deux... Je dois dire que j'encaisse plutôt bien... Mais quand même, c'est un peu violent...

Le lendemain je repars contre le sale vent du sud-ouest en direction de Mount Carmel, mais surtout, du parc Zion. Le début de la journée est un peu la continuation de la journée d'hier puisque je traverse le Canyon Rouge, en descendant, sur une piste cyclabe qui serpente à travers la forêt. C'est génial ! Rouge, et très beau.


Certes, il y a un peu de neige, de temps en temps, recouvrant toute la piste cyclable sur plus de dix mètres, mais je ne vais quand même pas me plaindre, non...


Plus bas dans la vallée, je croise quelques lamas,


et un troupeau de bisons.


Je franchis ensuite un nouveau col et redescends sur Mount Carmel Junction où je souhaite camper. Je trouve d'ailleurs un camping dont les proprios sont fort sympathiques.

Le lendemain, je laisse l'essentiel de mes affaires au camping et m'en vais visiter le parc national de Zion. Bon, il ne fait pas très beau mais cela reste tout de même très impressionnant. L'on m'explique que les canyons de Zion sont en fait une étape intermédiaire d'érosion entre Bryce Canyon et Grand Canyon. En tout cas, c'est très réussi... Aussi bien dans les détails


que dans des vues plus générales...


Je rencontre un couple de français très sympas, des presque voisins puisqu'ils sont dans le 20ème, vers Gambetta. On tcahtche un peu et je me rentre dans ma tente à Mount Carmel. Le jour suivant, au lieu de repartir, vu qu'il vente et pleut comme pas possible, je décide de rester un jour de plus et m'offre même le luxe de prendre une chambre (le camping fait aussi Motel).

Enfin, le lendemain, je repars, sous la neige, cette fois-ci....


Au début, comme ça grimpe un peu, je pédale sec et ne ressens pas trop le froid... Mais dès la descente, ce que je commence à ne plus sentir ce sont les bouts de mes doigts et de mes orteils. La neige s'accumule sur mes chaussures et mes gants, c'est un peu la louze... Je suis totalement congelé lorsque j'arrive à Kanab, après seulement 35 Km. Tant pis, je ne peux vraiment pas continuer comme ça par ce temps là. De nouveau, je dois me résigner à prendre une chambre dans un motel. Et vu que le lendemain, aujourd'hui, c'est pas mieux au niveau de la neige et du froid, je reste bloqué ici. Heureusement que la patronne m'a à la bonne et qu'elle me fait un ristourne pour récompenser les efforts du vélo sous la neige, mais quand même, deux nuits de suite à 35 USD, c'est pas top top pour mon budget... M'enfin... J'ai pas vraiment le choix avec ce temps. La bonne nouvelle c'est que cela me laisse le temps d'enfin rédiger ce post.

La deuxième bonne nouvelle, c'est que demain il fait beau... Comme chez vous...

A la prochaine !!!

PS : Suis désolé, j'ai quand même fait bien long...