Bienvenue sur le blog du gars Yoyo sur son vélo !

Bienvenue sur le blog du gars Yoyo sur son vélo !

samedi 2 octobre 2010

UN DETROIT ET PUIS... DES CHUTES...

Salut les gens !

Bon, ça fait pas très longtemps mais j'ai quand même un peu roulé depuis la semaine dernière... Parti de Chicago, me voici aux chutes du Niagara.

Alors, en gros, ça s'est à peu près passé comme ça.

Deux jours après mon arrivée sur Chicago, après m'être bien reposé, mais alors bien de chez bien... tenez, le lendemain de mon arrivée à Oak Forest, je n'ai fait pour ainsi dire que lutter avec un ordi trop lent pour mettre en ordre mes photos et écrire le roman qui précède ce message... Le jour suivant, j'ai enfourché mon vélo pour un petit 20 km aller/retour pour aller chercher des pièces dans un magasin de vélo. Le sympathique vendeur à dû avoir pitié de moi car il m'a fait une sacré ristourne, sans même que je ne la lui demande...

Enfin, le lendemain, je repars. Ces deux jours chez Glen et Carol m'ont fait un bien fou : je suis sec, propre et mes genoux semblent domptés... J'ai été très bien reçu et j'ai pu mettre un peu les pieds (les yeux et les oreilles aussi...) dans une famille américaine moyenne.

Je repars donc plus ou moins avec les vent qui devrait, selon les prévisions météo, me pousser de plus en plus au fur et à mesure de la journée. Glen m'a donné quelques conseils pour éviter les coins les plus craignos de la banlieue sud de Chicago et pour ne pas trop m'attarder dans ceux que je devrais quand même traverser. Je suis ses conseils et, le vent aidant, je sors assez rapidement des zones urbaines les plus moches. 

Je ne sais pas si vous connaissez la chanson de Sarcloret : Y a une centrale nucléaire dans mon jardin ? En tout cas j'ai vu à peu près ce que ça doit donner...


La journée se passe tranquillement et rapidement. Le vent me porte à des 22 à l'heure et comme je suis parti assez tôt, je me termine près du petit bled Galien, après 126 km, et après être sorti de l'Illinois, avoir traversé une protion au nord de l'Indiana et avoir enfin retrouvé le Michigan.


Un premier essai infructueux, et au deuxième un couple assez âgé me laisse camper sur sa pelouse. C'est cool !

Une bonne nuit de sommeil plus tard, et me revoici sur ma bicyclette, toujours avec le vent, plus ou moins, à filer vers l'est. On peut dire que les paysages sont particulièrement homogènes... Des champs, des fermes, et... des champs... Parfois des bois, mais, surtout des champs... Deux choses notables néanmoins au cours de cette journée. D'abord, je croise un Yellow Submarine, et ça, c'est pas tous les jours... 


Et ensuite, je me fais héberger à Leonidas dans un bar de bikers... Enfin, de motards... mais le terme 'bikers' me paraît plus approprié.

La femme du patron m'a à la bonne. C'est elle qui me propose le jardin du bar pour planter ma tente. Elle me donne ensuite tout plein de petites babioles en cadeaux... Des décapsuleurs Budweiser en veux-tu en voilà, etc.

Quoiqu'il en soit je fais une courte (j'ai sommeil, désolé) mais intéressante étude sociologique des 'bikers'... Avec, notamment, le poteau pour les danseuses près duquel il est indiqué : Poids limite : 10 tonnes (complété par un carton plus petit sur lequel on peut lire : par nichon...).  Déjà, ça me fait rire... Mais ensuite, en prenant une photo des patrons, j'aperçois une affiche avec Hitler sur laquelle il est écrit : When I come back, no more Mr. Nice Guy, ce que l'on pourrait traduire par : Quand je reviendrai, fini les gentillesses. D'abord dépité, je prends finalement le parti d'en rire et je dois même dire que je trouve cela très très drôle... Enfin, dans cette situation... Je veux dire, dans un bar de bikers...

Bref, Je ne m'attarde pas trop dans le bar et vais me coucher car j'ai pas mal de route demain.

Une grosse journée de vélo m'attend aujourd'hui. En effet, pour des raisons de sécurité, je ne souhaite pas spécialement m'attarder sur Détroit. Je voudrais juste passer par le centre ville, voir à quoi ressemble la ville de Robocop, et passer la frontière pour entrer de nouveau au Canada. Je souhaite donc être ce soir le plus près possible de la banlieue de Détroit, mais toujours à la campagne (afin de trouver plus facilement où me tenter) pour n'avoir pas trop de kilomètres à faire demain quand j'irai vers Détroit... Vous comprenez ?

Bref, pour atteindre mon objectif de la journée il me faut passer Jacksonville et dormir une trentaine de bornes plus loin, juste avant Ann Arbor. Mission accomplie après une morne journée de vélo sous un ciel un peu gris et contre un vent un peu chiant... quoiqu'il en soit, un couple de fermier de Lima (!) me laisse planter ma tente sur leur terrain, et c'est tant mieux parce qu'il fait déjà nuit, et quand c'est comme ça, c'est pas évident de convaincre quelqu'un de me laisser m'installer sur sa pelouse...

Enfin, aujourd'hui je vais voir Détroit !

Euh, j'ai quand même 80 bornes d'abord... Ceci dit, j'ai mis le réveil tôt afin de pouvoir être dans le centre de Détroit vers 13-14 H. J'ai bien fait car je suis un peu las, et mes jambes me poussent difficilement vers mon but. Le vent est latéral, mais quand même...

On m'avait prévenu que Chicago et Détroit étaient des villes dures... Pour Chicago, je n'ai pas eu vraiment l'occasion de bien m'en apercevoir, mais pour Détroit... Eh ben mes amis... À partir de 20 Km avant le centre et jusqu'à peut-être seulement 2 ou 3 Km avant d'arriver vraiment dans le centre centre, celui avec les buildings modernes, c'est moche... Des quartiers pauvres, totalement blacks, où la misère transpire à chaque coin de rue. Je n'ose imaginer le taux de chômage dans ces rues délabrées... Et plus on avance vers le centre et plus c'est en ruine. Le pire c'est l'une des toutes dernières rues avant le centre. La plupart des fenêtres sont murées, 2 ou 3 maisons sont carbonisées et les seuls endroits qui semblent recéler un brin d'activité humaine sont barricadés comme si les bolcheviks allaient finalement débarquer... Ou peut-être sont-ce des bandits qui ont peur de Robocop ? Bref, ça craint un peu.

Sur ma selle, je ne me sens pas très très fier... Pas que d'habitude je le sois (fier), mais là, encore moins...

Malgré cette jungle urbaine aux mille dangers ;-) j'atteint enfin le centre de Détroit. Et là, c'est le drame.. Enfin, pas le drame, mais la déception. Comparé à Chicago ça fait un peu petit. En plus, il fait moche, tout gris, et y a quasiment personne dans les rues un lundi midi...




C'est un peu frigorifiant comme ambiance... Je me fais néanmoins un pote dans la rue, un gars qui m'indique le chemin en finissant tout de même par me demander si je n'ai pas d'herbe (avant de se raviser, réalisant qu'un gars sur un vélo, y a peu de chances...) et de courrir choper son bus...


S'il me restait une once de curiosité pour me pousser à essayer de séjourner un jour ou deux dans cette ville pour la visiter, elle s'est définitvement envolée avec ma première et dernière demi-heure dans ce centre mort...

Je m'en vais donc faire du vélostop (hitch-biking en anglais dans le texte !) à l'entrée du tunnel puisque le pont est interdit, tout comme le tunnel, aux vélo, mais l'entrée de ce dernier se trouve en centre ville alors que le pont est à plusieurs kilomètres et je ne veux pas remettre les pieds en proche banlieue Détroitesses...


C'est mon jour de chance on dirait... Déjà, les barbares qui vivent en marge de la société et du centre ville (enfin, pas très loin) ne m'ont pas égorgé pour s'amuser un peu et, accessoirement, me piquer mes quelques ronds, mais en plus, un gars de l'entretien du tunnel m'emmène dans sa camionette de l'autre côté.

Youpee ! Me revoici au Canada. Aucun problème de frontière ou quoique ce soit d'approchant... Maintenant : direction Les Chutes du Niagara !

Ça commence par sortir de Windsor, la ville frontière. Il est encore assez tôt et j'en profite pour faire une autre bonne étape puisque je dépasse Belle River et termine sous une sorte de grange près de la voie ferrée aprés 120 nouveaux Km. Le proprio est super sympa. Il me présente son frère qui revient le lendemain pour me proposer de passer chez lui (c'est sur la route) prendre une douche et me sécher un peu. C'est volontiers que j'accepte cette honnête proposition car il a plu toute la nuit et toute la matinée. 


Je fais donc les 15 bornes qui me séparent de chez lui sous la pluie et peu enfin prendre une bonne douche et faire sécher un peu mes vêtements. Je repars de chez lui vers 15 heures pour une demi-étape de 60 Km.  C'est encore un fermier qui me sauve la mise à la tombée de la nuit... Il est sympa, tout comme son chien, Gunner, mais pas comme son coq qui m'attaque des ses serres à la première occasion... Vous me connaissez, je n'aime pas faire souffrir les animaux... Ceci dit, je fais une exception pour lui en lui mettant un bon coup de fouet (une grosse plante d'environ un mètre de long) dans la tronche et le voilà calmé... En tout cas, il ne m'attaque plus, y compris lorsque je lui tourne le dos. Il faut savoir se faire respecter un peu, non ?


Enfin, si je roule bien, dans trois jours je vois les chutes...

Rouler bien cela signifie faire 260 bornes en 2 jours. Le premier de ces 2 jours ce sera un petit 120 Km, toujours à travers champs et fermes.


Le soir, je campe sur le terrain d'un chauffeur de camion qui habite au bord d'un champ. Lui aussi est très sympa. On discute un peu avant mon départ le lendemain matin pour une grosse étape de 143 Km, toujours à travers champs... À noter les vautours que je croise, 


et le très très sympathique monsieur qui me reçoit vraiment très bien sur son terrain le soir, à Wellandport, avec cookies, pommes et sandwichs en cadeau. La grande classe et, surtout, la grande Gentillesse.

Enfin, ce matin, je ne suis qu'à 35 Km de Niagara Falls. Je file comme je peux, impatient d'arriver enfin aux chutes. Même si je roule à une vitesse honorable, les kilomètres me paraîssent interminables. Finalement, vers 11 H, sous un ciel des plus bleus, j'arrive enfin aux bord des chutes du Niagara.



Je dois vous dire, mes amis, que le spectacle est grandiose et valait largement tous les coups de pédales que j'ai pu donner ces 5 dernières semaines et les 3350 Km qui m'ont conduit ici.

J'ai eu la chance de voir les chutes d'Iguaçu, dont j'ai peut-être un peu oublié la majesté, mais Niagara c'est aussi quelque chose...

Evidemment, je passe une bonne heure à mitrailler dans tous les sens, avant de me rendre à mon hotel pas cher de chez pas rangé ni nettoyé (mais bon, c'est vraiment pas cher...). Le soir je retourne voir les chutes afin de les mitrailler de nouveau. Il faut dire, et je m'en doutais, qu'elles sont éclairées par des projecteurs qui changent de couleurs toutes les 10 minutes...



 




Concernant la ville elle même, c'est un petit Las Vegas, avec un nombre incalculabe de petits musées à la con, d'hôtels et de restaurants. Bref, c'est tout pour moi... ;-(



Ceci dit, je vais rester ici deux nuits, afin de me faire une petite pause avant de repartir. D'ailleurs, vu que je suis grave en avance sur mon planning (je dois être le 15 octobre à New-York pour retrouver Cécile) car je fais de trop grosses étapes, je pense que je vais finalement passer par Boston, ce qui devrait me rallonger d'environ 600 ou 700 Km, mais quand on aime, on ne compte pas...

Et en attendant, si vous voulez me donner des nouvelles...

À+ les gens !

Tiens, et en bonus, voici la carte de mon parcours jusqu'à aujourd'hui.